Un Egyptien pour l’Unesco
THE NEW YORK TIMES Quotidien, États-Unis
Publié le 15 septembre 2009 Lecture : 1 minute.
Qu’un Arabe accède enfin, pour la première fois depuis 1945, à la direction générale de l’Unesco serait une bonne chose. De tous les fossés culturels que l’organisation a pour mission de combler, celui qui sépare le monde arabe de l’Occident est le plus profond. Trahissant sa propre histoire, la civilisation arabe est, depuis des décennies, à la traîne en matière d’éducation et de recherche scientifique. Un fiasco qui a eu de terribles conséquences politiques. […]
Dans un contexte globalement brutal et répressif, Farouk Hosni a, dans son pays, manifesté un certain esprit d’ouverture, en invitant par exemple Daniel Barenboïm à diriger l’Orchestre symphonique du Caire, en n’hésitant pas à critiquer les femmes voilées et en favorisant la traduction en arabe des écrivains israéliens Amos Oz et David Grossman (bien que son rôle dans cette affaire ait été contesté). Au moins admet-il le débat. […]
Hosni a certes fait des déclarations ignobles. Et il a en face de lui plusieurs bons candidats, comme Benita Ferrero-Waldner. Mais il est au cœur des défis culturels auxquels nous sommes confrontés. Laissons-le accéder à la tente plutôt que de l’en rejeter, ce qui aurait pour inévitable effet de raviver les vieilles obsessions anti-occidentales et anti-impérialistes. Et puis, avec l’énorme moyen de pression que constitue la contribution américaine au budget de l’Unesco, faisons impitoyablement pression sur lui pour qu’il combatte le fanatisme antisémite qui contamine tant de jeunes Arabes ; pour qu’il contribue à l’ouverture du dialogue ; pour qu’il s’efforce d’ouvrir davantage les esprits arabes à la science et à l’éducation ; et pour qu’il épouse, enfin, la cause de la paix en éliminant le venin de la haine. Lui-même ne regrette-t-il pas aujourd’hui de l’avoir craché ?
