Loubna Hussein : le combat d’une femme libre

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Publié le 14 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

Loubna Hussein était résolue à purger la totalité de sa peine de prison, soit un mois. Libérée le 8 septembre contre son gré, la journaliste soudanaise de 34 ans n’aura passé qu’une nuit en détention. « Je ne suis pas satisfaite. Plus de 700 femmes restent enfermées parce qu’elles n’ont personne pour payer l’amende que le juge leur a infligée », s’est-elle indignée à sa sortie du pénitencier. Pour elle, aller en prison faisait partie du combat. C’est l’Association des journalistes soudanais qui, sans lui demander son avis, a acquitté les 200 dollars d’amende que la « journaliste au pantalon » avait symboliquement refusé de payer.

De la même façon, elle avait renoncé à son immunité diplomatique en démissionnant de son poste dans une agence onusienne basée à Khartoum pour affronter et dénoncer le système ultraconservateur de la République islamique du Soudan.

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Loubna Hussein a expliqué dans un texte publié en exclusivité par J.A. la semaine dernière combien son combat allait au-delà de sa propre affaire. Son but : faire évoluer les lois les plus liberticides du pays, obtenir un « réel changement ». Quelques dizaines de femmes, en pantalon comme elle, lui ont apporté leur soutien, dénonçant la menace des « coups de fouets » qui, selon elles, ne sont pas dans les traditions soudanaises.

En dépit de l’embarras que leur a causé le retentissement international de l’affaire, les autorités n’ont pas hésité à châtier dix autres femmes, au cours de cette période, condamnées à dix coups de fouet chacune pour la même infraction. Aussi longtemps que le code pénal soudanais comportera cette disposition inique, les femmes seront discriminées et soumises à des châtiments cruels et dégradants. 

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