Rajoelina s’entête
Le président de la Haute Autorité de transition, en maintenant son Premier ministre, a fait dérailler le processus de sortie de crise.
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Le duo Rajoelina-Roindefo persiste et signe. Après l’échec de Maputo II fin août, le président de la Haute Autorité de transition avait promis qu’il formerait un gouvernement de consensus, sans céder sur l’essentiel : le maintien de Monja Roindefo à son poste de Premier ministre. Nommée le 8 septembre, la nouvelle équipe compte des partisans des anciens présidents Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, dont Jacques Sylla, Premier ministre de 2002 à 2007 puis président de l’Assemblée nationale. Mais les membres de la mouvance Rajoelina ont la part belle. En effet, dix-huit ministres sur trente et un conservent leur portefeuille.
Cette nomination « unilatérale » a provoqué la colère des représentants des trois autres mouvances, qui avaient refusé de participer à ce gouvernement. Pour Albert Zafy, qui n’a pas digéré le refus de Rajoelina de participer à une ultime médiation le 2 septembre, le président de la transition « cherche la guerre ». Monja Roindefo s’en défend. « On ne peut pas dire qu’il ne s’agit pas d’un gouvernement d’ouverture. On y trouve des membres des partis de Ravalomanana et Ratsiraka », indique-t-il, avant de s’interroger sur la définition d’une « mouvance ». « Ce mot n’a aucune base juridique, contrairement à un parti. C’est quoi une mouvance ? Et pourquoi il n’y en aurait que quatre, comme l’a décidé la communauté internationale ? »
La tension est ainsi montée d’un cran dans la capitale, même si l’armée, au sein de laquelle Roindefo possède quelques amitiés solides, reste en retrait pour le moment. Mais le coup le plus rude pourrait être porté au portefeuille. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a condamné « fermement » la démarche de Rajoelina et a maintenu sa décision de suspendre Madagascar. La menace de voir les bailleurs de fonds partir est réelle.
Monja Roindefo entend « continuer à discuter », mais ne lâchera pas grand-chose : « Nous avons fait des efforts. Si cela ne suffit pas, nous pouvons envisager de nous passer de ces revenus », affirme le Premier ministre, qui compte pour cela sur les relations bilatérales avec certains pays dont ceux du Golfe. Les aides extérieures représentent aujourd’hui 70 % du budget national.
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