Oraux de ramadan

Publié le 15 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

C’est devenu une tradition depuis son retour aux affaires, en avril 1999. À l’occasion du ramadan, le président Abdelaziz Bouteflika auditionne individuellement ses ministres, passe en revue les secteurs dont ils ont la charge, évalue leur travail. Ces harassantes séances, selon le témoignage de nombreux ministres, sont sanctionnées d’un long communiqué repris in extenso par l’agence de presse gouvernementale, Algérie Presse Service. Ces « réunions restreintes », selon la terminologie officielle, font débat. Pour une partie de la presse privée, généralement hostile au pouvoir, elles constituent une « intolérable atteinte à la séparation des pouvoirs », car elles diminuent la portée des sessions de questions orales, prérogative des deux chambres du Parlement, l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation (Sénat). Pour d’autres, il s’agit d’une opération de communication autour de la mise en œuvre de la stratégie de développement lancée par le président depuis une décennie. Rendre public un bilan annuel de ce qui est entrepris par l’exécutif secteur par secteur est une démarche positive. En revanche, réduire la critique à la seule appréciation présidentielle limite son efficacité. D’autant que cet oral annuel n’a valu à aucun ministre, quelle que soit la rentabilité de son travail ou la sévérité du jugement du « patron », la perte de son poste. Cette analyse est totalement récusée à El-Mouradia. Selon un proche du président, ces sessions sont bien plus utiles qu’on ne le dit. Il s’agit d’une évaluation d’étape qui, d’une part, permet d’apporter les correctifs qui s’imposent, et, d’autre part, ajoute à la transparence dans la gestion des affaires publiques. En somme, Bouteflika rend compte à ses électeurs de l’usage qui est fait de la manne pétrolière, secteur par secteur et région par région.

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