The Rocket : la farce continue
Présentée à Tripoli à l’occasion du 40e anniversaire de l’accession au pouvoir de Mouammar Kadhafi, la Rocket avait déjà été dévoilée… il y a dix ans.
Publié le 14 septembre 2009 Lecture : 1 minute.
Mouammar Kadhafi aime pratiquer l’humour de répétition. Déjà, en septembre 1999, pour célébrer le 30e anniversaire de son accession au pouvoir, le « Guide » libyen avait dévoilé à Tripoli la « Rocket Jamahiriya », première voiture conçue dans son pays et dessinée selon ses vœux. Reposant apparemment sur une base technique empruntée à un véhicule japonais, elle se singularisait par une face avant en flèche, censée disperser l’énergie sur les côtés en cas de choc frontal. Aucune information technique n’avait été divulguée à son sujet, mais le colonel Kadhafi nourrissait de grandes ambitions : 150 000 exemplaires par an, à compter de 2002. Depuis, aucune nouvelle de la voiture libyenne… jusqu’à la semaine passée !
L’amnésie des médias occidentaux lui permettant toutes les audaces, le « Guide » a en effet récidivé : il a présenté le 1er septembre une nouvelle Rocket, en marge d’un sommet de l’Union africaine (UA) organisé à l’occasion du 40e anniversaire de son coup d’État. Cette fois, pas d’objectif de production, mais un prix de vente : 2 millions de dollars l’unité, à en croire le responsable du bureau de design italien Tesco TS, coauteur des lignes de la Rocket avec le colonel lui-même. Un tarif qui en ferait la voiture la plus chère au monde, si elle est produite un jour.
Les rares informations fournies ne sauraient justifier ce prix. Certes, la Rocket dispose d’un habitacle mêlant marbre, cuir et tapis libyens. Mais ses performances paraissent bien modestes : son moteur V6 essence de 3 000 cm3, d’origine inconnue, développe seulement 245 ch ! Et tout laisse à penser que la Rocket est une maquette non roulante, autrement dit une coquille vide : Tesco TS, société turinoise de faible renom sur la planète automobile, ne dispose pas de l’outillage d’un constructeur.
Mais qu’importe. La vocation de la Rocket n’est pas de rouler, mais juste de faire parler du « Guide », qui a une nouvelle fois atteint son but : de journaux en sites Web, les photos de la Rocket ont fait le tour du monde. Exactement comme pour la première du nom, voilà dix ans jour pour jour !
