3 questions à… Khaled al-Khamissi

Taxi est une fiction sociologique sur l’Égypte contemporaine, écrite en arabe dialectal. Son auteur est journaliste, réalisateur et producteur.

Publié le 10 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Avez-vous été surpris par le succès de votre livre ?

Khaled Al-Khamissi : Être surpris, c’est avoir un pressentiment… Or je n’avais pas fait de pronostic, je n’attendais rien. Attendre, c’est se causer du mal. Après la sortie du livre, j’ai participé à de nombreuses lectures, et je suis chanceux : je n’ai reçu que des remarques positives ! Soit le peuple égyptien est très généreux, soit les gens ont vraiment aimé… 

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Vous avez choisi une forme originale en écrivant une série de témoignages…

En fait, j’ai suivi une forme tout à fait arabe : la maqama, la prose basée sur un échange entre quelqu’un qui connaît – le chauffeur de taxi – et celui qui ne sait pas – le passager, qui est le narrateur. Mais, pour moi, la forme, en littérature, est une dictature. Et j’en ai assez, je vis déjà dans une dictature politique ! Alors, j’ai choisi une forme qui me permet de décrire la société égyptienne que je connais. Les récits sont représentatifs, mais ce sont des fictions. J’ai beaucoup retravaillé la matière brute, car la réalité ne peut pas être transmise telle quelle. Ce livre va au-delà de la réalité. 

Vous avez toujours désiré être écrivain ?

J’ai commencé comme journaliste, mais je savais que je serais, ou plutôt que j’étais écrivain. L’écriture était en moi, mais le processus a été retardé : les années 1980 et 1990 ont été particulièrement difficiles en Égypte et je me disais : pourquoi écrire dans un pays qui coule doucement dans le sous-développement et la sous-culture ? Le succès de Taxi m’a redonné confiance dans le secteur culturel. Nous vivons un moment très important, avec une forte dynamique culturelle et sociale. Cela se manifeste notamment par la vente de livres. Il y a plus d’écrivains, plus de maisons d’édition, mais aussi plus de journaux et de manifestations dans les rues… Je pense que cela aura des conséquences dans les années à venir. 

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