Dakar peine à moderniser ses transports urbains

Alors que plusieurs concessionnaires sont sur les rangs, le renouvellement du parc sénégalais de véhicules urbains, qui concerne essentiellement 10 000 taxis dans la capitale, patine.

Publié le 10 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Les milliers de vieux taxis dakarois brinquebalants de plus de 15 ans, qui sillonnent chaque jour la capitale sénégalaise, ont encore de beaux jours devant eux. Initié en 2005 par l’État et la Banque mondiale, le grand programme de renouvellement du parc de transport urbain sénégalais, portant notamment sur environ 20 000 véhicules taxis dans le pays dont 10 000 à Dakar, tarde à se concrétiser. Le projet est même très loin du compte. « Au total, environ 750 taxis neufs ont été livrés et mis en circulation à Dakar. C’est un marché qui reste peu dynamique », avoue Soudou Diagne, directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud). Pourtant, depuis la première livraison pilote, au premier trimestre 2008, de 300 véhicules taxis de type Samand-Mandori du constructeur public Seniran Auto, ce marché de renouvellement semblait enfin amorcer un élan.

La dernière livraison, qui date de la fin du mois d’août, représente un lot de 89 taxis, dont une quarantaine de Samand. En tout, Seniran a fourni plus de 400 unités, « suivant notre contrat avec l’État concernant une commande globale de 2 000 véhicules », souligne Moustapha Ndir, directeur commercial de Seniran Auto, joint-venture dépendant de l’iranien Iran Khodro, de l’État sénégalais et de sociétés privées sénégalaises. Le constructeur a démarré en mars 2008 dans son usine de Thiès la production de ses modèles Samand, des berlines familiales équipées d’un moteur essence de Peugeot 405. Il prévoit d’en fabriquer 10 000 par an. Si Seniran Auto a décroché pour l’instant la plus grosse part du gâteau de la modernisation des taxis de Dakar, les principaux concessionnaires du pays se sont également, mais plus timidement, engouffrés dans la brèche. Le distributeur automobile CCBM a, lui, carrément créé en mai 2008 le réseau des Taxis bleus de Dakar. Il a fourni jusqu’à présent 140 grosses berlines Volkswagen Parati break et 10 Chery QQ, petites citadines de marque chinoise, destinées aux « Taxi sisters ». « Nous avons mis en route un projet de livraison de 2 000 taxis supplémentaires sur les deux prochaines années », souligne Papa Atou Cissé de CCBM. Chez Star Auto, autre concessionnaire, on développe, entre 2009 et 2010, un programme de vente de 400 taxis de modèle chinois Lifan 520. « Nous avons livré une première série de 36 véhicules », précise Sidy Dieng, directeur commercial de Star Auto Service. 

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Renault veut placer sa Logan

Ce marché attise aussi la convoitise du constructeur français Renault, qui prend également position. « Nous sommes en contact avec un investisseur privé pour la fourniture de taxis Dacia Logan à Dakar, via Sera, notre distributeur local », révèle Éric Rousseau, responsable océan Indien et Afrique francophone de la firme au losange.

En revanche, le programme de renouvellement des transports en commun dakarois avance beaucoup plus vite. Il porte sur 2 000 véhicules neufs pour remplacer les vieux « cars rapides » de la capitale sénégalaise. La Mutuelle d’épargne et de crédit des transporteurs (Mectrans) a déjà mis en place 505 minibus tout neufs de l’indien Tata Motors. Ils ont été fournis par la société Senbus Industries, partenaire sénégalais du constructeur indien. 400 autres minibus du même type sont en cours de livraison.

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