Russie : un scrutin en mode couleur

Publié le 10 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

Deux candidats d’origine africaine se disputant le même siège lors d’une consultation électorale, les régionales du 11 octobre en l’occurrence… de mémoire d’électeur russe, on n’avait jamais vu ça ! La campagne qui oppose Joaquim Crima à Filip Kondratiev pour la présidence du district de Sredneakhtoubinsk, près de Volgograd, s’est officiellement ouverte le 30 août. Originaire de Guinée-Bissau, Crima (37 ans) vit en Russie depuis 1989. Il a épousé une Russe d’origine arménienne – autre minorité victime de crimes racistes comme toutes les « gueules noires » du Caucase – et vit du commerce des pastèques. Sa réussite et son engagement politique lui ont valu le surnom d’« Obama russe ». Ce qui ne l’empêche pas d’être victime de pressions. À l’en croire, des inconnus lui auraient récemment proposé une forte somme d’argent pour le convaincre de retirer sa candidature.

Dans ces conditions, l’entrée en lice de Kondratiev, né à Moscou il y a trente-quatre ans d’une mère russe et d’un père ghanéen, apparaît comme une coïncidence pour le moins étrange. Pour Crima, cette seconde candidature russo-africaine n’a qu’un seul objectif : diviser l’électorat afin de favoriser la réélection du sortant. L’hypothèse n’est pas invraisemblable.

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Selon un récent rapport publié par la Moscow Protestant Chaplaincy, près de 60 % des Noirs vivant à Moscou ont déjà été agressés physiquement. Un quart d’entre eux affirment l’avoir été à plusieurs reprises. 

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