Maroc : la gauche a 50 ans

À l’origine des réformes politiques qui ont conduit à l’alternance en 1998, l’Union socialiste des forces populaires célèbre son demi-siècle d’existence.

Publié le 9 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

La gauche marocaine fête son cinquantenaire. C’est en effet le 6 septembre 1959, au cinéma Kawakib, à Casablanca, que l’Union nationale des forces populaires (UNFP), ancêtre de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), a tenu son congrès constitutif. En pleine refondation après son échec aux législatives de septembre 2007, cette formation a dominé l’histoire de l’opposition marocaine et a ouvert la voie à l’alternance politique avec la mise en place, en 1998, du gouvernement Youssoufi. On lui doit également d’avoir porté de nombreuses réformes politiques et constitutionnelles.

À l’époque, les Jeunes Turcs de l’Istiqlal comme Mehdi Ben Barka, Abderrahim Bouabid, Abderrahmane Youssoufi, en rupture avec les « vieux turbans » du parti, font cause commune avec des syndicalistes comme Mahjoub Benseddik de l’Union marocaine du travail (UMT), des leaders de la résistance comme le Fqih Mohamed Basri et les responsables du Parti démocratique et de l’indépendance (PDI) pour écrire une nouvelle page de l’histoire politique du royaume. Le Premier ministre Abdallah Ibrahim est également de l’aventure. Tous cherchent à s’affranchir du parti de l’indépendance, rejettent les complaisances avec le Palais et le conservatisme. À l’initiative de Ben Barka, ils choisissent pour leur parti le même nom que celui de l’Égyptien Gamal Abdel Nasser, qui a renversé la monarchie du roi Farouk Ier en 1952. Leur objectif : pousser le Palais à créer des institutions et à organiser le partage du pouvoir.

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Hassan II ne l’entend pas de cette oreille. Intronisé à la mort de Mohammed V, en mars 1961, le souverain fera adopter un an plus tard une Constitution renforçant ses pouvoirs : le roi, Commandeur des croyants, est une figure « inviolable et sacrée ». Débute alors une longue période de compromis éphémères, d’opérations de subversion et de confrontations marquée par l’enlèvement et la disparition, en octobre 1965 à Paris, de Ben Barka. Pour célébrer ce cinquantenaire, l’USFP organise depuis le 6 septembre au théâtre Mohammed-V de Rabat une exposition de photos et de documents inédits retraçant les étapes phares de l’émergence du mouvement « ittihadi ». 

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