Et la loterie sauva l’Afrique…

À partir de novembre, AfricaMillions offrira des gains jamais atteints sur le continent. Ce jeu consacrera une partie de ses revenus à l’humanitaire. Une idée dans l’air du temps.

Publié le 9 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Il aura fallu de la ténacité aux créateurs d’AfricaMillions pour parvenir à concrétiser une idée pourtant simple : proposer une loterie panafricaine avec des gains plus importants. « C’est le projet d’une vie. Savoir qu’on arrive au bout, c’est jubilatoire », se réjouit Pascale Beyssier, chargée de mission de GR Gaming Africa, la filiale basée en Côte d’Ivoire, auprès du siège du holding à Paris. Le projet n’a jamais été aussi près d’aboutir, et les dirigeants de GR Gaming, qui avaient annoncé le premier tirage en avril dernier, promettent aujourd’hui un lancement fin novembre. Quatre pays pour commencer cette aventure : la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Sénégal et le Congo. Les joueurs du Niger, du Ghana, du Bénin et du Togo devraient pouvoir miser à leur tour d’ici à juin 2010. Les premiers gains devraient être de l’ordre de 400 millions de F CFA (610 000 euros), dix fois plus que la moyenne des lotos nationaux.

Un accord a été passé en juillet avec l’Association africaine des loteries d’État. GR Gaming pourra donc s’appuyer sur le réseau des loteries nationales, qu’elle rétribuera. Le montant de la transaction reste secret. Le tirage se fera depuis Abidjan et sera diffusé dans chacun des pays associés. Les négociations avec les chaînes sont en cours.

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Si Basile Boli, ex-international français (d’origine ivoirienne) de football, a accepté de participer à ce projet – il est directeur de GR Gaming Afrique –, c’est notamment, selon Pascale Beyssier, parce qu’il comporte un volet social. Comme le font déjà les loteries nationales, l’AfricaMillions doit permettre de générer des fonds pour financer des projets humanitaires ou de développement. Encore une fois, la société GR Gaming est pour le moment un peu vague sur les montants consacrés aux actions sociales. Qu’on ne s’y trompe pas, l’objectif premier de ce loto reste commercial, et GR Gaming, société privée, n’est pas une organisation caritative.

Les ONG et organisations humanitaires qui ont essayé de lancer une loterie mondiale purement caritative n’ont jamais vu leur projet aboutir. L’idée est pourtant régulièrement évoquée, notamment dans les enceintes onusiennes. En 2002, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se sont dits favorables à cette forme de collecte de fonds. Sans que cela soit suivi d’effet.

Il y a quelques années, des ONG, dont Care, WWF, Terre des hommes et SOS Sahel, s’étaient associées pour organiser en France un loto dont les gains seraient répartis entre joueurs et organisations humanitaires. En 2005, les organisateurs attendaient « le feu vert de Bercy », le ministère français des Finances. Depuis, plus rien.

Dernièrement, c’est le secrétaire d’État à la Coopération, Alain Joyandet, qui ressortait des tiroirs cette idée « innovante » pour financer l’aide au développement. Peut-être que, piloté par le Quai d’Orsay, les initiateurs du « Loto de la coopé » auront moins de mal à convaincre Bercy.

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