La bataille des PV
Ali Bongo Ondimba a-t-il vraiment obtenu 41 % et ses deux adversaires 25 % chacun ? Depuis le 1er septembre, la bataille des procès-verbaux fait rage. Ce jour-là, les neuf commissions électorales provinciales se réunissent en l’absence des délégués de l’opposition et adoptent des « procès-verbaux de synthèse » qui sont envoyés illico à Libreville. Le lendemain soir, les quarante membres de la commission électorale nationale se retrouvent pour la grande explication.
Dans un premier temps, René Aboghé Ella, le président de la commission, accepte que les PV des quelque trois mille bureaux de vote soient confrontés. Les délégués de l’opposition s’engouffrent dans la brèche. À Libreville (40 % de la population gabonaise), ils s’étonnent qu’André Mba Obame n’obtienne que 35 % des voix. « Son score a été raboté de 20 % », protestent-ils, PV à l’appui. Dans le Haut-Ogooué, le fief d’Ali, ils trouvent très suspect que le taux de participation atteigne 66 % alors que la moyenne nationale n’est que de 44 %. Bref, ils rejettent les « PV de synthèse » transmis par les neuf gouverneurs de province et réclament que l’on recompte tout, PV par PV.
À 4 heures du matin, le président de la commission dit stop. Il déclare à la télévision gabonaise : « D’aucuns estiment, à tort selon moi, que la séance plénière est compétente pour regarder au fond certains procès-verbaux établis par les bureaux de vote. Ce n’est pas le rôle de la commission. Celle-ci est chargée de centraliser et de compiler les résultats. » Puis il revient en salle, met sa décision au vote et lève la séance. Morale de l’histoire : déployer des scrutateurs dans tous les bureaux de vote, c’est bien. Mais imposer la présence de ses délégués dans les neuf commissions électorales de province, c’est mieux. Visiblement, c’est là que tout s’est joué…
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