Mamboundou : encore raté, mais…

Christophe Boisbouvier

Publié le 8 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

Pour Pierre Mamboundou, le coup est rude. Non seulement il est battu, mais il est devancé – de plus de deux mille voix – par un autre opposant. À la fin de la campagne, quand on lui demandait s’il ne redoutait pas la concurrence d’André Mba Obame, il répliquait aussitôt : « Moi, ça ne fait pas deux mois que je suis dans l’opposition, ça fait vingt ans ! » Comme John Fru Ndi au Cameroun ou Ngarleji Yorongar au Tchad, il pensait capitaliser sur son image d’opposant radical qui n’est jamais allé « manger » au Palais. De fait, il était la seule figure de l’élection à n’avoir jamais été ministre d’Omar Bongo Ondimba.

Mais le 30 août au soir, à l’heure du dépouillement dans le centre de vote de Plaine-Niger, à Libreville, le public agglutiné devant les fenêtres à claire-voie « votait » Mba Obame. À chaque fois qu’une enveloppe était ouverte, les hourras les plus forts étaient réservés aux bulletins « AMO »…

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Mamboundou en perte de vitesse ? Pas si sûr. La force de cet ancien ingénieur en télécommunications de 63 ans, c’est la ferveur de ses partisans. « Du côté d’Ali et de Mba Obame, beaucoup de militants sont opportunistes et viennent pour l’argent. Alors que les gens croient en Mamboundou », analyse un observateur gabonais. De fait, le soir du vote, dans le quartier Awendjé de Libreville, des centaines de sympathisants se sont massés spontanément devant le portail du siège de l’UPG (Union du peuple gabonais). Trois jours plus tard, ce sont les mêmes qui ont marché jusqu’au siège de la Commission électorale. Lors de la dispersion du sit-in, ce n’est sans doute pas un hasard si les forces de l’ordre ont frappé brutalement Mamboundou à coups de crosse. À Port-Gentil, où les manifestations ont tourné à l’émeute, l’UPG a montré sa capacité de mobilisation.

Certes, à cause de la candidature Mba Obame, Mamboundou le Punu n’a pas pu mordre sur l’électorat fang du nord du pays. Son score est resté ethnique. Mais grâce à son charisme et à sa force de caractère, il est insubmersible. Mba Abessole, Myboto… les autres passent, Mamboundou reste.

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