Moussa Konaté, le Mali à coeur

Éditeur, écrivain, codirecteur du festival Étonnants Voyageurs à Bamako, ce passionné de littérature est aussi un promoteur inlassable des cultures et traditions de son pays.

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Publié le 8 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

En mai, Moussa Konaté publiait un polar, La Malédiction du lamantin. Fin septembre paraîtra aux éditions Hivernage et Le bruit des autres un recueil de nouvelles, Les Orphelins d’Allah. Et il termine actuellement un essai provisoirement intitulé Les Noirs africains et la trahison des ancêtres. Du coup, quand l’auteur malien affirme qu’il est « d’abord et essentiellement écrivain », on ne voit guère de raison d’en douter. Même s’il mène par ailleurs une intense activité de… promotion de la littérature.

À 58 ans, cet ancien professeur de français dirige à Bamako les éditions Le Figuier, qui publient essentiellement de la littérature pour la jeunesse en français et dans cinq langues maliennes. Depuis un peu plus d’un an, il a créé Hivernage, une maison d’édition française sise à Limoges qui produira quelques titres, mais aura surtout pour fonction de distribuer les livres du Figuier en France et en Europe. Trop pour un seul homme ? Moussa Konaté est aussi codirecteur, avec l’écrivain français Michel Le Bris, du festival Étonnants Voyageurs de Bamako, dont la prochaine édition est prévue pour décembre 2010. Un pied en France, l’autre au Mali, Moussa Konaté fait le grand écart. 

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Dette à rembourser

« Se partager entre deux pays, c’est assez difficile, confie-t-il. Mes racines sont au Mali. J’y vais entre quatre et six fois par an et je pense y finir mes jours. » Il avoue caresser le projet de laisser à d’autres « l’intendance » et « l’administration ». Non pas pour prendre une retraite bien méritée, mais pour écrire. Quoi donc ? Des polars ? Des textes pour enfants ? Du théâtre ? À l’en croire, il ne choisit pas. « Quand le sujet me vient, c’est dans un genre déterminé – ça ne s’explique pas. »

Au-delà des frontières du Mali, Moussa Konaté est surtout connu pour ses romans policiers mettant en scène deux enquêteurs maliens, le jeune inspecteur Sosso et l’expérimenté commissaire Habib. « L’intrigue policière est un prétexte, explique-t-il. Ce qui m’importe, c’est de montrer les différents visages du Mali. Certains qualifient parfois mes livres de “polars ethnologiques”. » Ainsi, dans La Malédiction du lamantin, Moussa Konaté s’est-il inspiré d’un souvenir d’enfance – une rumeur avait couru selon laquelle un lamantin du Niger avait été capturé et exposé au zoo de Bamako – pour entraîner ses deux héros dans le complexe labyrinthe de la mythologie des Bozos, « les maîtres du fleuve ». Formé à l’école de la rationalité occidentale, le commissaire Habib a bien du mal à accepter que des meurtres puissent avoir une origine mystérieuse… Promoteur inlassable des cultures, des traditions et de l’histoire maliennes, Konaté se voit-il pour autant en ambassadeur de son pays ? « Non. Les Maliens ont payé des impôts pour mon éducation. Quand je mets en avant leur richesse culturelle, c’est juste une dette que je rembourse. »

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