Irak : Abdelaziz al-Hakim n’est plus

Figure majeure et modérée du chiisme irakien, le chef de la principale formation de l’alliance gouvernementale s’est éteint le 26 août à Téhéran.

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 8 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

C’était l’un des opposants historiques de Saddam Hussein. Figure majeure de la majorité chiite. Abdelaziz al-Hakim, chef du Conseil suprême islamique d’Irak (CSII), la principale formation de l’alliance gouvernementale, est mort d’un cancer des poumons, le 26 août, à Téhéran. Il avait 59 ans. Sa disparition survient au moment où l’Irak, déjà meurtri par la recrudescence des attentats – l’attaque des ministères des Affaires étrangères et des Finances le 19 août a fait 95 morts – est en pleine crise politique. Le 24 août, la coalition chiite au pouvoir depuis 2005, qui regroupe un large éventail de sensibilités, du CSII aux partisans du jeune imam radical Moqtada Sadr, a décidé d’exclure de ses rangs le parti Daawa du Premier ministre Nouri al-Maliki. Le chef du gouvernement, qui est aussi l’homme fort du pays, pourra continuer à gouverner jusqu’aux élections générales prévues en 2010, mais sa formation devra faire campagne seule, et la question de son maintien au pouvoir au-delà de cette échéance se pose désormais ouvertement.

Fils de Mohsen al-Hakim, un grand ayatollah chiite, et frère de Mohamed Bakr al-Hakim, lui aussi grand ayatollah, tué au printemps 2003 à Nadjaf par des insurgés sunnites dans un attentat à la voiture piégée, Abdelaziz al-­Hakim, tout à la fois « théologien, homme ­politique et guerrier », est issu d’une lignée tragique. Ses six autres frères ont été exécutés par le régime de ­Saddam Hussein. Abdelaziz et ­Mohamed Bakr, exilés en Iran dès 1980, avaient pris la tête de la résistance chiite, fondé un parti, le Conseil supérieur de la ­révolution islamique d’Irak (le CSRII, ancêtre du CSII), et une milice, la milice Badr, enrôlée aux côtés des pasdarans pendant la guerre Iran-Irak. ­Revenus dans le sillage des forces de la coalition après l’invasion américaine de l’Irak en avril 2003, le CSRII et la milice Badr sont très vite devenus incontour­nables.

la suite après cette publicité

Sans jamais prendre ses distances avec Téhéran, Abdelaziz al-Hakim était parvenu à rassurer les Américains et leurs alliés arabes de la région, inquiets de la possible constitution d’un « arc chiite » aux visées hégémoniques. Son fils, Ammar al-Hakim, devrait lui succéder provisoirement à la tête du CSII. 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires