France-Afrique : vers des accords de défense new-look ?

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 7 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Ce sera un beau symbole : le 14 juillet prochain, « des contingents des anciens territoires de l’Afrique subsaharienne qui ont contribué à défendre et à libérer la France pendant les deux guerres mondiales » défileront sur les Champs-Élysées. L’annonce en a été faite par le président Nicolas Sarkozy, lors de la conférence annuelle des ambassadeurs, le 26 août, à Paris. Et 2010 sera décrétée « année de l’Afrique » pour célébrer avec faste le cinquantenaire de l’accession pacifique à l’indépendance de quatorze pays francophones du continent. Le gaulliste Jacques Toubon, ancien cacique du RPR et ex-ministre de Jacques Chirac, sera chargé de piloter l’ensemble des manifestations.

L’autre annonce de la journée n’en est pas vraiment une : la France va renégocier « dans une perspective radicalement nouvelle » les accords de défense qui la lient à huit pays africains : Togo, Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon, Djibouti, Centrafrique, Sénégal et Comores. Et elle compte boucler l’affaire d’ici à la fin de 2009. En fait, deux accords « de nouvelle génération » ont déjà été signés : avec le Togo, en mars, et avec le Cameroun, en mai. Paris souhaite « rénover profondément » sa relation avec ses ex-colonies et ne veut plus être « le gendarme de l’Afrique ». Évoquée une première fois pendant la campagne présidentielle de 2007, l’idée figurait déjà dans le discours du Cap, prononcé le 28 février 2008 devant le Parlement sud-africain.

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Les accords de défense vont donc être toilettés, adaptés et expurgés des fameuses « clauses secrètes » qui alimentaient bien des fantasmes sur le continent, mais aussi dans l’Hexagone. Traduction : la France, qui conserve des bases militaires au Sénégal, au Gabon, au Tchad et à Djibouti (ainsi que des détachements déployés dans le cadre d’opérations de maintien de la paix en Côte d’Ivoire et en Centrafrique), n’interviendra plus pour sauver un régime en butte à une rébellion ou un dirigeant ami en grande difficulté.

En réalité, il y a déjà fort longtemps que Paris s’abstient sauf au Tchad – de tout ce qui pourrait ressembler à de l’ingérence dans les affaires intérieures de ses anciennes possessions. Ainsi, en 2002, Jacques Chirac avait-il refusé de faire bombarder par des hélicoptères français les positions rebelles ivoiriennes à Bouaké, à la fureur de Laurent Gbagbo. Et l’année suivante, il abandonnera à son sort Ange-Félix Patassé, le président centrafricain renversé par des rebelles et qui exigeait, depuis son exil togolais, une intervention française à Bangui.

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