Maladie du roi : en toute transparence

Publié le 7 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Torpeur d’un ramadan caniculaire oblige, l’annonce de la maladie du roi n’a pas suscité la vague d’inquiétude et d’interrogations prévisible en pareille circonstance. Le communiqué de la Maison royale publié le 26 août a surpris et en même temps rassuré une opinion traditionnellement sensible à tout ce qui touche à la monarchie et au monarque. Il est déjà arrivé au temps de Hassan II que le Palais fasse état d’un empêchement du roi, mais c’est la première fois qu’on précise la nature du mal. Il s’agit d’une « infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation ». Le communiqué est signé du professeur Abdelaziz Maaouni, médecin personnel du roi et patron de la clinique du Palais. Mohammed VI doit s’imposer une convalescence de cinq jours, ce qui l’empêchera de présider notamment les « Causeries religieuses » du ramadan, qui devaient débuter le vendredi 28 août.

Les journaux francophones se sont contentés de reprendre le communiqué officiel. À l’exception d’Al-Ahdath Al-Maghribiya, qui a traité l’information avec une sobriété remarquable, tout en saluant le souci de transparence dans l’éditorial, la presse en arabe l’a amplifiée à souhait. Akhbar Alyoum, le nouveau quotidien, publie une excellente photo de M6 entouré de médecins et d’infirmiers dans un hôpital d’Al-Houceima avec ce titre en gros caractères : « Le roi est malade. » On apprend tout sur le rotavirus et ses symptômes : diarrhée, fièvre, vomissements, fatigue… Un autre titre, Al-Jarida Al-Oula, va plus loin – mais est-ce vraiment dans la bonne direction ? Il cite un professeur en médecine qui affirme que le roi souffre depuis une longue période d’allergie et d’asthme qu’il soigne avec des corticoïdes, et c’est cette médication « qui est la cause principale de l’infection actuelle ». On ne sait pas dans quelle mesure il faut prêter foi à cette explication alors que la source en question est anonyme.

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Pour l’instant, on retient surtout le souci de transparence qui anime le Palais. Mohamed Larbi Messari, journaliste de renom et ancien ministre de l’Information, salue cette initiative : « La maladie des leaders est une affaire publique, déclare-t-il, d’autant que le destin des peuples dépend de ces leaders, comme c’est le cas au Maroc. »

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