Conseils d’un citoyen sénégalais à son président

Publié le 1 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Je tiens à remercier vivement J.A. pour son travail et son professionnalisme. J’ai commencé à le lire en 2000, au temps de l’alternance et de l’arrivée au pouvoir de M. Wade. J’étais content de voir ce monsieur, qui a lutté tant d’années pour arriver au pouvoir. J’ai participé aux réunions de son parti. J’étais content de le voir au pouvoir, comme tout le monde. À 40 ans, c’était la première fois que je votais. Maintenant, je suis déçu par M. Wade. Je suis déçu pour la liberté de la presse. Il y a eu des journalistes en prison. Aucun débat parlementaire au Parlement, aucun débat digne de ce nom à la télévision. L’élection ne détermine pas une démocratie. Ce sont les contre-pouvoirs. Des députés qui votent selon leur conscience, selon l’intérêt général. La liberté de la presse, les ministres travaillant et respectant leurs prérogatives. La gestion des deniers publics doit rester inattaquable et la justice indépendante. La chaîne publique doit rester une chaîne pour tous et pas seulement pour le pouvoir en place. Quand on est démocrate, on ne doit pas avoir peur des médias, ni de la justice, ni des magistrats. La Constitution ne doit pas être changée au gré de l’humeur du président. Chaque citoyen a un avis sur la Constitution mais chacun ne peut pas l’adapter à son intérêt personnel.

Autre déception, les lois ou les accords que le président signe avec la France. Nous sommes concernés, car nous savons que nos intérêts ne sont pas préservés. Certains d’entre nous sont expatriés depuis trente, quarante ans, mais il signe les accords sans nous consulter. Il a signé des lois pour expulser les Sénégalais en situation irrégulière en France. Ces immigrés travaillent et nourrissent leur famille. Dans mon village, nous avons construit des écoles primaires, des collèges et un lycée. Nous avons également construit un dispensaire, une maternité, une poste et un centre culturel. Sans ces immigrés, il n’y aurait absolument rien. Wade a signé pour les expulsions, et nous ne savons pas quelles sont les contreparties.

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J’ai plusieurs propositions à formuler pour M. Wade :

Respecter la liberté de la presse et la liberté d’opinion.

Remercier tous les ministres conseillers qui ne servent absolument à rien, les députés et sénateurs qui vivent en Italie, en France, aux États-Unis et partout dans le monde.

Veiller à l’indépendance de la justice, à la gestion des deniers publics.

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Défendre ardemment la cohésion nationale.

Laisser l’Assemblée nationale faire son travail.

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Respecter la laïcité, la laïcité, la laïcité.

Alassane Ba, par courriel

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