Aux marges du marché
Rares sont les artistes contemporains africains à figurer parmi les « stars de l’art » dont les œuvres dépassent, en ventes aux enchères, plusieurs millions d’euros. D’une manière générale, les peintres, photographes, sculpteurs et plasticiens du continent ne parviennent pas à rivaliser avec leurs confrères chinois ou indiens. Ce n’est pas une question de talent, mais de marché. L’Afrique manque cruellement de galeries, de collectionneurs, de musées, de mécènes qui permettraient aux artistes de mieux valoriser leur travail à l’international. À quelque chose malheur est bon : la crise ne devrait guère affecter la création contemporaine africaine.
Nathalie Mangeot, commissaire-priseuse de la maison de ventes aux enchères Gaïa, spécialisée notamment dans l’art africain et l’art aborigène, confirme : « C’est un marché qui n’est guère spéculatif, contrairement au marché de l’art chinois, où la spéculation était tellement délirante qu’elle n’avait plus rien à voir avec le réel. Du coup, la crise ne devrait guère avoir d’influence sur les ventes. » Les résultats des dernières enchères de Gaïa, à Paris, incitent même à une relative confiance. « Sur l’art africain et l’art aborigène, je n’ai jamais fait mieux qu’en juin, confie-t-elle. Il est vrai que les résultats ont été tirés par une œuvre d’Ousmane Sow. Mais l’art africain est collectionné, et ce par des amateurs qui n’ont pas été touchés par la crise. Sans doute parce que c’est une niche : un marché ultraspécialisé. »
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