Didier Mandin

Directeur associé de Ak-a, agence d’études en marketing ethnique

Publié le 27 août 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Pourquoi le marketing ethnique peine à décoller en France ?

Didier Mandin : Les marques ont des difficultés à qualifier et à quantifier leurs cibles car on ne connaît pas les composantes ethniques de la population. Tous les acteurs de la place sont jaloux de leurs chiffres, tenus secrets. De nombreuses marques sont en prospection, convaincues du potentiel de croissance, mais elles ne passent pas à l’acte, faute de données officielles.

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Quels sont les budgets consacrés au marketing ethnique ?

Je ne peux pas divulguer des chiffres tenus secrets. Mais on est loin des budgets pub classiques de plusieurs millions d’euros. L’impératif est économique pour les annonceurs : encore doivent-ils pouvoir estimer leur retour sur investissement, ce qui est impossible aujourd’hui. À charge aussi pour certains supports médias de se faire plus transparents : pour les magazines qui ne sont pas déclarés à l’OJD [association pour le contrôle de la diffusion des médias], il est impossible de vérifier leur diffusion réelle.

Mais le marketing ethnique a-t-il un avenir en France ?

Bien sûr, même si on est loin de ce qui se fait aux États-Unis, où toute communication est ciblée. En France, il se limite aux secteurs où les besoins sont spécifiques : le cheveu afro est objectivement différent du cheveu caucasien. Le vrai défi sera de passer aux médias grand public. Mais je ne sais pas si ce marketing pourra s’emparer du secteur automobile, par exemple. 

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