Les financiers à la reconquête du Nord

Depuis deux ans, l’amorce de la sortie de crise a dissipé les craintes sécuritaires et conduit les établissements bancaires à redéployer leurs activités.

Publié le 1 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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En septembre 2002, des craintes sécuritaires avaient amené les banques à fermer leurs agences dans la partie nord du pays. Aujourd’hui, l’heure est à la reconquête. Les uns après les autres, les grands établissements bancaires ont rouvert les agences qu’ils avaient fermées. La première à se redéployer dans le Nord en 2006, en pleine crise, a été la Banque atlantique Côte d’Ivoire. La Banque nationale d’investissement (BNI), établissement public, a suivi, en février 2007. Puis, tour à tour, la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI, groupe Société générale), la Banque internationale pour l’Afrique de l’Ouest (BIAO, groupe NSIA) et la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (Bicici, groupe BNP Paribas) ont suivi le mouvement. BOA, Ecobank, CNCE… Aujourd’hui, toutes les enseignes sont présentes dans l’ex-zone rebelle et doivent désormais composer avec les institutions de microfinance qui se sont développées pendant leur absence. De son côté, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont les locaux avaient été pillés et saccagés à Bouaké, Korhogo et Man, étudie les possibilités d’une reprise.

Un marché très concurrentiel

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Avec 26 établissements, dont 22 en activité, et un réseau de 200 agences, le système bancaire ivoirien demeure le plus solide de l’Afrique de l’Ouest francophone. Sur tout le territoire, pour appuyer leur redéploiement, les banques commerciales offrent une large gamme de produits : comptes de dépôt, prêts, assurances, épargne, placements, etc. Et des opérations de séduction sont organisées pour fidéliser les anciens clients et en attirer de nouveaux : elles revoient leurs frais de service à la baisse et multiplient les ouvertures d’agences de proximité. Les campagnes de publicité sont aussi agressives que la concurrence est rude. Outre la traditionnelle clientèle de fonctionnaires et de salariés du privé, les établissements bancaires visent désormais les coopératives de vendeuses de marché, la diaspora, ainsi que l’ensemble des opérateurs économiques, sans oublier la clientèle dite « corporate », celle des grands portefeuilles.

Le marché ivoirien connaît une fièvre sans précédent. En 2008, les banques ont mobilisé 2 394,75 milliards de F CFA (3,6 milliards d’euros) contre 2 176 milliards en 2007, soit une progression de 10 %. Pour cette année, la profession prévoit une croissance dopée par la normalisation, lente mais sûre, de la situation politique et, surtout, par le démarrage des activités de « petits » nouveaux dont Crystal Bank Corporation (CBC), Diamond Bank, Zenith Bank et Sky Bank.

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