Ports: réarmés face à la concurrence

Porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest, le pays dispose de deux ports en eau profonde, qui se préparent à multiplier leur volume d’activités et à reprendre des parts de marché dans la sous-région.

Publié le 1 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Ces deux dernières années, Marcel Gossio, le directeur général du Port autonome d’Abidjan (PAA), a multiplié les voyages dans la sous-région. Objectif : reconquérir les parts de marché perdues pendant la crise au profit des ports de Lomé au Togo, de Cotonou au Bénin, ou de Tema au Ghana. Selon les prévisions des responsables du PAA, le trafic devrait atteindre 25 millions de tonnes en 2010 et doubler d’ici à 2018. Il s’est élevé à 22 millions de tonnes en 2008, en légère reprise par rapport à 2007 (plus 1 million de tonnes).

Le commerce de produits pétroliers s’est maintenu à 9,8 millions de tonnes et, avec un volume de 7,4 millions de tonnes, les importations de marchandises générales sont également stables. Les exportations ont quant à elles bondi de 12,7 %, pour s’établir à 4,7 millions de tonnes. À l’avenir, les autorités misent sur une augmentation des échanges avec la Chine – 2,5 millions de tonnes en 2005 – avec le lancement d’une ligne maritime directe entre le port de Shanghai, premier au monde (plus de 430 millions de tonnes par an), et celui d’Abidjan.

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Le plan de développement du PAA prévoit, d’ici à trois ans, le remblaiement de la baie de Vridi, la réhabilitation et l’approfondissement du quai à engrais, l’extension des activités sur l’île Boulay, avec la mise en place d’un nouveau terminal à conteneurs et d’un autre pour le vrac, ainsi que des magasins de stockage. D’ici à la fin de 2011, les responsables comptent également lancer la rénovation du terminal de pêche.

San Pedro, tête de pont sur l’Atlantique

À San Pedro, à 400 kilomètres à l’ouest, l’arrivée de MSC (Mediterranean Shipping Company), deuxième armateur mondial pour le transport de conteneurs, augure également d’un développement des activités. Le groupe suisse, qui a obtenu la concession du complexe en septembre dernier, souhaite dynamiser le trafic. L’idée est simple. Le Port autonome de San Pedro (PASP), créé en 1972, est pour l’essentiel dédié aux matières agricoles (cacao, bois, caoutchouc), son trafic dépendant à 60 % du cacao. Il s’agit de le transformer en port à conteneurs, destiné à desservir à la fois l’intérieur du pays, mais aussi – en améliorant le réseau de transports terrestres – les pays voisins (Guinée, Liberia et Mali). L’objectif est de multiplier par plus de trois le trafic de conteneurs, qui, pour le moment, s’élève par an à 60 000 « boîtes » (soit 60 000 EVP, un équivalent vingt pieds représentant environ 30 m3). Irréaliste ? Pas vraiment, si l’on prend en compte le trafic actuel : environ 1 million de tonnes de marchandises passent par San Pedro, le tirant d’eau y est élevé (près de 12 mètres) et permet donc à des porte-conteneurs de bonne taille d’accéder aux futurs quais, une grande partie de la zone portuaire est encore inutilisée, et il n’y a pas réellement de port concurrent dans la région avant plusieurs centaines de kilomètres.

MSC s’est engagé à construire un terminal à conteneurs offrant mille mètres de quais, conférant à San Pedro la possibilité de changer singulièrement de dimension. Le président du groupe, Diego Aponté, mise sur un investissement avoisinant actuellement 50 millions d’euros et qui devrait atteindre 200 à 250 millions d’euros dans les quatre ans à venir.

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