Paul Koffi Koffi

En poste à la primature depuis 2000, le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre suit tous les dossiers liés à la sortie de crise.

Publié le 1 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Côte d’Ivoire: déclic électoral?

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« Je suis le pompier qui intervient à la télé afin d’éteindre les feux que l’on ne manque pas d’allu­mer pour faire dérailler l’accord de Ouagadougou », explique Paul Koffi Koffi, le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Guillaume Soro. Chargé du programme de sortie de crise, l’ancien étudiant de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique de Paris (Ensae) a survécu à la valse des chefs de gouvernement.

Au lendemain des événements de décembre 1999, c’est le nouveau Premier ministre Seydou Diarra qui a fait venir à ses côtés l’ingénieur statisticien à la physionomie tout en rondeurs pour occuper le poste de conseiller économique. Pascal Affi N’guessan le maintient après la victoire de Laurent Gbagbo en octobre 2000. Il lui confie les transports, la coordination du programme économique et financier et la supervision du Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Koffi Koffi prend part aux voyages du Premier ministre et participe à toutes les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), qui se traduisent, en juin 2001, par la conclusion d’un accord intéri­maire. À ses heures perdues, très tôt le matin ou tard le soir, ce petit dormeur s’attelle à la rédaction d’un ouvrage, Le Défi du développement en Côte d’Ivoire, publié chez l’Harmattan en juin 2008.

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Le 19 septembre 2002, après des mois d’efforts, le conseiller s’apprête à rencontrer les bailleurs de fonds pour l’approbation du DSRP, étape clé pour la mise en œuvre du mécanisme d’allégement de la dette. La réunion n’aura jamais lieu. Puisque, la nuit précédente, le pays subit l’attaque de la rébellion. Extrêmement affecté, Koffi Koffi prend une année sabbatique pour préparer un master of business administration (MBA) à Paris et à New York. De retour en janvier 2004, il intègre l’équipe du gouvernement de réconciliation de Seydou Diarra, qui le nomme conseiller spécial chargé de la rédaction du programme intérimaire. En décembre 2005, Charles Konan Banny le reconduit dans ses fonctions et étend même sa sphère d’intervention à toutes les questions macroéconomiques. Après la signature de l’accord de Ouaga­dougou, en mars 2007, le nouveau Premier ministre, Guillaume Soro, fait de lui la principale cheville ouvrière du programme de sortie de crise.

« Le dialogue direct nous permet enfin d’avancer, d’autant qu’il bénéficie de l’appui du facilitateur, Blaise Compaoré, qui connaît bien la Côte d’Ivoire et ses hommes », souligne Paul Koffi Koffi. Péniblement, à force d’abnégation et de travail, ce grand serviteur de l’État et ses partenaires de la Commission électorale indépendante, ainsi que des différentes structures en charge de l’identification, sont parvenus à organiser les audiences foraines et à enrôler les électeurs sur tout le territoire. Le désarmement avance, l’administration se redéploie, les brigades mixtes du Centre de commandement intégré sont en cours de constitution… « Nous sommes sur la bonne voie. C’est long et parfois laborieux, mais c’est le prix à payer pour garder la confiance de tous les acteurs », conclut Koffi Koffi, qui ne ménagera pas ses efforts jusqu’à la présidentielle, qu’il veut libre et transparente.

Après, cet admirateur de Jacques Attali, l’ancien conseiller de François Mitterrand, pourra se consacrer à l’écriture. Il a d’ailleurs déjà entamé la première partie d’un ouvrage sur la crise.

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