Abattu ou « un peu malade » ?

JOSEPHINE-DEDET_2024

Publié le 28 août 2009 Lecture : 1 minute.

A-t-il été abattu, le 5 août, dans un village du Sud-Waziristan, son fief, dans le nord-ouest du Pakistan, par un missile américain, alors que, confortablement installé sur le toit de la maison de son beau-père, il se faisait masser les jambes pour soulager ses douleurs de diabétique ? Ou est-il juste « un peu malade », comme l’affirment certains de ses proches ?

Mort ou vif, Baitullah Mehsud hante les esprits. Le charismatique chef taliban, à qui l’on attribue la paternité de nombreux attentats contre les forces occidentales à la frontière afghane et, surtout, la plupart de ceux commis au Pakistan (2 000 morts en deux ans), était la bête noire des Américains, qui avaient mis sa tête à prix (5 millions de dollars). Engagée depuis avril dans une opération d’envergure contre les extrémistes, l’armée pakistanaise voulait elle aussi liquider cet ennemi avec lequel il lui était pourtant arrivé de pactiser. L’enjeu est de taille : Mehsud (35 ans) est parvenu à la fin de 2007 à fédérer treize factions au sein du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), soit entre 10 000 et 20 000 hommes. Proche du mollah Omar, le chef des talibans afghans, il est considéré comme un relais clé d’Al-Qaïda dans les zones tribales.

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Les autorités pakistanaises, qui vont procéder à des analyses ADN afin d’identifier le corps, affirment que lors d’une choura (« assemblée ») réunie pour élire le successeur de Baitullah Mehsud, deux prétendants, Hakimullah Mehsud et Wali-ur Rehman, se seraient entretués. Ce dernier dément ces informations destinées, selon lui, à désorganiser le TTP. Du côté d’Islamabad, on soutient que le mouvement, affaibli par la mort de son chef, retarde l’annonce de son décès pour se donner le temps d’en désigner un nouveau.

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