Tuninter : il faut sauver le commandant Gharbi

La Fédération internationale des pilotes de ligne (Ifalpa) lance une campagne de sensibilisation pour obtenir la réintégration du pilote de l’ATR 72 qui s’était abîmé en mer au large de la Sicile en 2005.

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 28 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Chafik Gharbi, le commandant de bord du vol UG 1153 de Tuninter (qui s’était abîmé en mer au large de la Sicile le 6 août 2005, faisant 16 morts), doit être réintégré dans ses fonctions et autorisé à revoler en attendant les conclusions du procès en appel de l’accident, devant le tribunal de Palerme, dont la date sera fixée en octobre. C’est la conviction de la Fédération internationale des pilotes de ligne (Ifalpa), qui s’étonne que les protagonistes de cette tragédie aient tous peu ou prou repris du service, à l’exception du commandant Gharbi, condamné le 23 mars à dix ans de prison par la justice italienne. C’est une énorme injustice, s’insurge un membre de l’Ifalpa. Car le pilote ne peut être tenu pour responsable du drame, provoqué par l’installation défectueuse d’une jauge de carburant sur l’ATR 72. Au contraire, par son sang-froid et sa maîtrise, il a réussi un amerrissage qui a permis de sauver la vie de la majorité des 39 occupants de l’appareil. »

L’Ifalpa, totalement solidaire de ses collègues tunisiens, a lancé une campagne internationale de sensibilisation (matérialisée par le sticker reproduit ci-dessus), et son président, Carlos Limon, s’est rendu à Tunis le 7 avril pour rencontrer Chafik Gharbi et son second, Ali Lassoued, lui aussi condamné. « Le jugement de Palerme est inacceptable, poursuit notre source, car il criminalise les pilotes, et contrevient à l’annexe 13 de la charte de l’Organisation de l’aviation civile internationale, ratifiée par l’Italie. Le commandant Gharbi n’a commis aucune erreur, a respecté à la lettre les procédures du constructeur, et c’est précisément ce que lui reprochent les Italiens, qui auraient voulu qu’il se déroute sur Palerme au lieu d’opter pour l’amerrissage. C’est un comble ! »

la suite après cette publicité

Au-delà du cas de Chafik Gharbi, l’attitude de la compagnie (rebaptisée aujourd’hui Sevenair) et des autorités de tutelle suscite de nombreuses interrogations. Les motifs pour lesquels pilotes, mécaniciens et cadres de Tuninter ont été condamnés seront connus au plus tard le 23 septembre. Et chacun se demande quelle ligne de défense va alors adopter la partie tunisienne. En première instance, elle avait choisi le mutisme, pendant que les victimes et leurs avocats occupaient le terrain médiatique. « Les Tunisiens ont multiplié erreurs et maladresses, et donné le sentiment qu’ils faisaient passer les considérations diplomatiques – la volonté de ne pas froisser l’Italie – avant les nécessités de la défense », observe un proche du dossier. L’Ifalpa, par la voix de son président, a proposé son assistance et offert d’assurer la défense des deux pilotes. Les autorités n’ont pour l’instant pas donné suite.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires