L’imam libanais lâché par les Ivoiriens

Publié le 31 août 2009 Lecture : 1 minute.

Abdul Menhem Kobeissi rentrait du Liban quand il a été interpellé à sa descente d’avion. L’imam de la grande mosquée chiite libanaise de Marcory, à Abidjan, qui est né et a grandi en Côte d’Ivoire, a été expulsé vers le Liban. La Direction de surveillance du territoire (DST) s’est bornée à évoquer « des raisons de sécurité », sans plus d’explication.

Malgré une grande agitation des proches et amis de l’imam Kobeissi, rien n’a fait fléchir le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro. L’ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire, Ali Ajami, multiplie encore, sous la pression de sa communauté, les démarches pour dénouer cette affaire et permettre le retour de Kobeissi, qui a la nationalité ivoirienne.

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Cet imam de 35 ans, très apprécié dans la communauté chiite libanaise de Côte d’Ivoire, était dans le collimateur des autorités américaines, qui l’avaient formellement accusé fin mai d’être un des financiers du Hezbollah (voir J.A. no 2527). Selon nos sources, les forces de défense et de sécurité (FDS) ivoiriennes avaient envisagé une perquisition de la mosquée Al Ghadir, mais en avaient été dissuadées à la dernière minute, au motif de ne pas provoquer de crise avec la communauté libanaise.

Depuis 2006, l’iman Kobeissi était sous étroite surveillance. « Nous avons eu des informations selon lesquelles l’imam mobilisait les jeunes de sa communauté pour aller combattre au Liban », confie un membre du contre-espionnage ivoirien. Cette surveillance suivie de cette expulsion sont des signes appréciés tant par Israël que par les États-Unis, deux pays dont Laurent Gbagbo veut conserver le soutien. En mars 2008, annoncé à l’inauguration de la mosquée Al Ghadir, le chef de l’État s’était décommandé au dernier moment.

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