L’UPM, malgré Gaza…

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 31 août 2009 Lecture : 2 minutes.

On la croyait enterrée. Ensevelie sous les ruines de l’opération « Plomb durci », le nom donné par les stratèges israéliens à la guerre de Gaza (décembre 2008-janvier 2009). Mais non : l’Union pour la Méditerranée (UPM) bouge encore. Né dans la douleur, fragile car toujours exposé aux soubresauts du conflit israélo-palestinien et israélo-arabe, le processus cher au président français Nicolas Sarkozy a survécu à l’épreuve.

Après plusieurs mois de gel, deux importantes réunions se sont tenues, à Paris (le 25 juin) et à Bruxelles (le 7 juillet), consacrées au développement durable et aux questions financières. Si tous les chantiers identifiés lors du sommet fondateur du 13 juillet 2008 n’avancent pas au même rythme, certains projets, comme le plan solaire – qui doit permettre aux pays de l’Union européenne d’importer de l’électricité « propre » produite au Maghreb –, sont sur la bonne voie. Les différents bailleurs de fonds se sont d’ores et déjà engagés à hauteur de 23 milliards d’euros.

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L’UPM doit une fière chandelle à l’Égypte, qui la copréside, et à son président, Hosni Moubarak, allié très sûr de Paris. C’est en effet à l’instigation du raïs égyptien que les pays arabes, partisans d’un boycott pour ne pas siéger dans le même forum régional qu’Israël, ont accepté de reprendre part au processus. Mieux, ils ont commencé à utiliser les réunions informelles comme autant de tribunes pour dénoncer les agissements de l’État hébreu, et notamment son blocus de Gaza, en prenant à témoin les Européens. Un revirement stratégique qui a permis à l’UPM de sortir de sa léthargie. Mais la question du choix de son secrétaire général n’est toujours pas tranchée.

La Jordanie fait campagne depuis des mois pour Ahmad Massadeh, son ambassadeur à Bruxelles, également soutenu par la Syrie et le Liban. La plupart des six secrétaires généraux adjoints devraient être issus de pays de la Méditerranée orientale. Pour éviter une marginalisation du Maghreb – et en guise de « compensation », car Tunis avait été pressenti pour abriter les institutions de l’Union, avant d’être coiffé au poteau par Barcelone –, Paris plaide pour une candidature tunisienne. Les Tunisiens n’ont encore désigné personne. Les représentants des pays de la Ligue arabe devaient se réunir discrètement, à la mi-août, pour se pencher sur le problème.

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