L’Office chérifien des phosphates s’attaque au chômage

Un an et demi après son lancement, l’opération OCP Skills a permis de former près de 11 000 jeunes… et de redorer le blason de l’entreprise.

Une mine de phosphates de l’OCP. © OCP

Une mine de phosphates de l’OCP. © OCP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 8 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Après les émeutes du 15 mars 2011, qui avaient fait des dizaines de blessés dans la ville minière de Khouribga, l’Office chérifien des phosphates (OCP), vitrine économique du royaume (plus de 5 milliards d’euros de revenus), devait redorer son image sociale. Dans les régions productrices de phosphates, à Khouribga mais aussi à Benguerir, Laayoune, Youssoufia et Sétif, le chômage, la « monoactivité » et la crise avaient créé une situation tendue, avec de nombreux jeunes en recherche d’emploi. Et qui le demandaient parfois avec virulence à l’OCP – le seul employeur prospère de ces zones, avec 20 000 salariés au total.

Le groupe a atteint son objectif en recrutant 5 800 nouveaux employés.

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Lancé en novembre 2011, le programme OCP Skills (« compétences »), placé sous la houlette de Taha Balafrej, directeur du développement durable du groupe, était ambitieux : en cinq ans, son premier volet devait former 15 000 jeunes à des métiers d’avenir. L’Office s’était aussi engagé à recruter 5 800 nouveaux employés.

Tensions apaisées

Un an et demi plus tard, une bonne partie des promesses ont été tenues : « Nous avons sélectionné 10 900 jeunes de 16 à 35 ans, originaires des différentes régions où l’OCP est implanté ou bien enfants de salariés du groupe », indique Abdelhadi Sohib, responsable de la formation à l’OCP. « Ils suivent tous un cursus professionnalisant de deux ans. Un millier sont en master ou en maîtrise, mais 10 000 suivent des formations de technicien. Et l’Office a embauché 5 800 personnes. » Au total, ce premier volet coûtera 400 millions de dirhams (35,8 millions d’euros) au groupe.

La seconde partie du programme, qui doit mettre en place des centres pour la jeunesse, débute seulement. « Il s’agit d’espaces de soutien scolaire, d’aide à l’orientation et à la recherche d’emploi, notamment auprès des sous-traitants de l’OCP », explique Abdelhadi Sohib. « Nous avons ouvert le premier à Benguerir en novembre dernier, explique-t-il. Suivront d’ici à juillet Sétif, Laayoune et Youssoufia, avant Khouribga, en novembre. »

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Enfin, le système d’aide à la création d’entreprise, troisième pilier du dispositif, a lui aussi commencé : « Nous avons déjà accompagné 80 projets sur les 300 visés par le programme », explique le responsable de l’OCP, qui facilite les relations avec les banques partenaires.

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Depuis 2011, il y a eu peu de troubles dans les villes minières, signe qu’OCP Skills a apaisé les tensions. Mais il faudra attendre au moins 2016 pour juger de sa réussite, en fonction de l’insertion professionnelle des jeunes bénéficiaires.

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