Recrutement : Qatar Airways rêve de Camerounaises…
Les femmes qataries n’étant pas autorisées à travailler, la compagnie se tourne vers l’Afrique subsaharienne pour recruter des hôtesses de l’air. Une première.
Comment trouver des hôtesses quand on affiche de grandes ambitions d’expansion, qu’on se présente comme la seule compagnie five stars, qu’on couvre 130 destinations et que, surtout, on vient d’un État où les femmes n’ont pas le droit de travailler ? En délocalisant ses embauches, de préférence dans des pays où les candidates sont parfaitement formées. C’est le pari de Qatar Airways, qui recrutait jusqu’alors en Afrique du Nord et en Europe, et se tourne pour la première fois vers l’Afrique subsaharienne pour combler ses besoins de personnel navigant féminin. La compagnie vient ainsi de signer un contrat avec CAE Oxford Aviation Academy (numéro un mondial de la formation aux métiers de l’aéronautique), à Douala, pour recruter des hôtesses camerounaises deux fois par an. Si elle ne précise pas ses objectifs à terme, un premier groupe de 120 femmes présélectionnées au mois de février parmi quelque 600 candidates attend de passer les tests définitifs. A-t-on plus de chances parce qu’on est une ex-hôtesse de la défunte Camair ou de la Camair-Co ? Pas nécessairement : l’expérience professionnelle n’est pas exigée, Qatar Airways ayant ses propres critères et modalités de formation.
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Reste que pour intégrer la compagnie, il faut au moins avoir le baccalauréat, être une excellente nageuse, avoir une bonne vue, jouir d’une parfaite santé et maîtriser l’anglais, voire une deuxième langue étrangère. « La compagnie ne badine pas avec la présentation, assure Jean-Yves Kotto, président du conseil d’administration de CAE. Les moindres traces de tatouage ou cicatrices apparentes sont rédhibitoires. » Sur la pointe des pieds, les bras levés, la candidate doit pouvoir se prévaloir d’un bon 2,12 mètres.
Examens officiels
Après admission aux tests de sélection, les hôtesses sont installées à Doha, principal hub de la compagnie, pour une formation de huit semaines consacrée essentiellement à la sécurité (météorologie, réglementation, lutte contre les incendies entre autres). Logées, nourries, blanchies et bénéficiant d’une couverture sociale, les postulantes ne sont retenues que si elles satisfont aux examens officiels prévus à l’issue de ce cursus. Celles qui réussissent sont directement employables dans l’émirat, où elles doivent résider. Côté salaire, la somme de 5 000 dollars (3 830 euros) mensuels un temps évoquée dans la presse a été vite démentie par les responsables de l’académie, qui précisent n’en rien savoir.
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