Week-end « semi-universel » : réelle avancée ou demi-mesure ?
Fin de l’exception algérienne le 14 août. Désormais, les Algériens se reposeront les vendredis et samedis et non plus les jeudis et vendredis comme c’était le cas depuis 1976. La décision, prise en conseil des ministres, le 21 juillet dernier, a été saluée par l’instance patronale Forum des chefs d’entreprise (FCE), l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le secteur privé, qui le réclamaient depuis longtemps. Certaines des plus grosses entreprises avaient d’ailleurs déjà contourné la loi, en prenant l’initiative d’instaurer le week-end du vendredi au samedi. Mittal Steel, à Annaba, a été de celles qui ont ouvert la voie en 2007, comme le complexe industriel d’El-Hadjar, qui tablait ainsi sur un gain de 6 % de son chiffre d’affaires. D’autres ont suivi : la Nouvelle conserverie algérienne (NCA), le Laboratoire pharmaceutique algérien (LPA), Schneider Electric, les opérateurs de téléphonie Djezzy et Nedjma, ainsi que Siemens… Tous sont désormais alignés sur le rythme de travail hebdomadaire des banques et des assurances, qui ne pouvaient assumer une rupture de quatre jours sur sept dans leurs relations avec l’étranger.
Pour les opérateurs économiques, la mesure obéit au principe de réalité, qui exige de mettre l’Algérie au diapason de l’économie occidentale. Enfin presque, puisque le nouveau week-end algérien est « semi-universel », selon l’expression consacrée en Algérie.
Quid des retombées économiques ? « L’impact d’une telle mesure n’a jamais fait l’objet d’une évaluation précise de la part du gouvernement », souligne l’économiste Abderrahmane Mebtoul. La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale (BM), citée par le Conseil national économique et social algérien dans son rapport annuel de conjoncture 2006-2007, estimait toutefois que le week-end du jeudi-vendredi coûtait de 500 à 750 millions de dollars par an à l’Algérie. Toujours d’après des experts de la BM, le retour au week-end universel générerait « une croissance de 3 % du produit intérieur brut ».
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