Bye-bye Naomi
En 1974, le styliste américain Halston, dont elle fut longtemps l’égérie, disait de Naomi Sims qu’elle était « une battante, une pionnière et une merveilleuse ambassadrice de la cause noire ». Qu’elle était parvenue à « faire tomber toutes les barrières ». De fait, elle fut la première mannequin noire à apparaître en couverture d’un grand magazine américain. Naomi Sims est morte le 1er août d’un cancer. Elle avait 61 ans.
Née dans le Mississippi, elle grandit dans un quartier défavorisé de Pittsburgh, puis, en 1966, s’installe à New York. Avec la ferme intention de se faire un nom dans la mode. Mais les débuts sont difficiles. En raison de sa couleur de peau, les portes des agences de mannequins se ferment devant elle. Nullement découragée, elle prend directement contact avec les photographes les plus en vue du moment. L’année suivante, repérée par Gosta Peterson, elle fait la couverture du Fashion of Times, le supplément mode du New York Times. Au même moment, la bataille pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam bat son plein. Martin Luther King sera assassiné l’année suivante… Mais rien n’arrête plus Naomi, qui fait la « cover » du très sage et très conformiste Ladies Home Journal, puis de Life Magazine.
En 1973, elle lance sa propre marque de cosmétiques pour peaux noires. Elle se révèle une femme d’affaires redoutable. En cinq ans, son chiffre d’affaires atteint 5 millions de dollars. « Finalement, j’ai toujours su utiliser ma couleur de peau à mon avantage », disait-elle récemment. Bye-bye Naomi.
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