Au Venezuela, pas de fréquences pour les « oligarques »

Les concessions de trente-quatre stations de radio et chaînes de télévision privées n’ont pas été renouvelées. L’opposition hurle à la censure.

Publié le 11 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Depuis son arrivée au pouvoir, il y a dix ans, le président vénézuélien Hugo Chávez entretient avec les médias des rapports tumultueux. Les tensions ont éclaté au grand jour il y a deux ans, lorsque les autorités ont refusé de renouveler la licence de RCTV, une chaîne populaire très critique à l’égard du régime, et attribué ses fréquences à une nouvelle télé publique. Depuis, l’opposition de droite dénonce l’emprise grandissante de l’État sur l’information. Chávez réplique en accusant les médias privés de « manipuler les esprits » et d’imposer « une perception erronée des faits ».

Et l’escalade se poursuit. Le 1er août, le gouvernement a annoncé que les concessions attribuées à trente-­quatre stations de radio et chaînes de télé privées accusées de ne pas respecter la loi n’avaient pas été renouvelées. « Elles appartiennent désormais au peuple et non plus à la bourgeoisie », a fait savoir Chávez.

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Pour les propriétaires, il s’agit ­évidemment d’une gravissime atteinte à la liberté d’expression. Des rassemblements de protestation ont eu lieu devant les sièges des chaînes et ­stations concernées. Les manifestants ont crié « non à la censure » et « peuple, ouvre les yeux, c’est une ­dictature ».

Monopole médiatique

Deux cents autres entreprises audiovisuelles seraient menacées de fermeture dans le cadre de la réforme que prépare actuellement la Commission nationale des télécommunications afin de « démocratiser » des médias décidément trop étroitement contrôlés par « la bourgeoisie et l’oligarchie ».

Neuf des dix quotidiens nationaux et entre 80 % et 95 % des fréquences radio et de télévision restent aux mains de grands groupes économiques. Le gouvernement entend briser le monopole de ces « latifundistes médiatiques » [allusion aux grands propriétaires terriens, NDLR] et, dans un premier temps, redistribuer certains médias audiovisuels à des opérateurs associatifs et communautaires.

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Par ailleurs, un projet de loi déposé au Parlement le 3 août prévoyait d’instituer divers « délits médiatiques » passibles de quatre années d’emprisonnement. Les protestations des ONG et même de certains membres de la majorité chaviste ont été telles qu’il a été retiré deux jours plus pard.

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