La Mecque se grippe
Publié le 11 août 2009 Lecture : 1 minute.
Au-delà du bilan sanitaire, déjà évalué à près d’un millier de morts au niveau mondial, la grippe H1N1 a déjà un coût spirituel et économique. Elle menace désormais sérieusement le grand pèlerinage à La Mecque [le hadj, prévu cette année à la fin de novembre, NDLR]. L’alarmisme de l’OMS, qui se refuse désormais à communiquer un bilan mondial des personnes infectées, se confirme. L’Iran a ainsi décidé d’annuler purement et simplement le déplacement de ses ressortissants. Dans un registre moins radical, la Tunisie et l’Égypte ont invité les plus vulnérables – personnes âgées, malades et femmes enceintes – à annuler cette année leur voyage. L’Égypte, qui s’était déjà illustrée dans la prévention de la pandémie en ordonnant en juin l’abattage du cheptel national de 300000 porcs, une mesure jugée « complètement inefficace » par la communauté scientifique internationale.
« Le gouvernement saoudien appliquera ces restrictions, et les personnes concernées n’obtiendront pas de visa », a averti Hussein Gezairi, le directeur de l’OMS pour le Proche-Orient. Une évolution de ces restrictions est également envisagée en fonction de la disponibilité d’un vaccin au niveau mondial. La preuve d’une vaccination pourrait être demandée pour autoriser l’entrée sur le territoire saoudien, qui accueille en moyenne chaque année trois millions de fidèles. Ces mesures sont accueillies avec consternation par les voyagistes spécialisés dans le pèlerinage, qui voient ainsi s’évaporer des dizaines de millions de dollars. Sur le plan international, le coût économique de la grippe H1N1 est évalué à au moins 250 milliards d’euros. Les grands bénéficiaires de la pandémie sont les fabricants de vaccins, Sanofi-Aventis, Novartis AG et GlaxoSmithKline, pour un marché estimé à 22 milliards d’euros.
