Le Fatah bat sa coulpe
Devant deux mille délégués réunis en congrès, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, reconnaît les échecs et les erreurs de son mouvement.
Le 4 août, à Bethléem, en Cisjordanie, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a ouvert le congrès de son mouvement, le Fatah, en renouvelant son appel au dialogue avec ses rivaux du Hamas, qui délogèrent le Fatah de Gaza en 2007, et en exhortant les Palestiniens à user de moyens plus pacifiques pour résister à l’occupation israélienne.
Faisant référence au refus du Hamas d’autoriser quatre cents membres du Fatah à rejoindre la Cisjordanie pour assister à ces assises – les premières depuis vingt ans –, Abbas a cependant mis en garde la formation islamiste : « Nous ne laisserons pas des putschistes continuer à diviser le peuple palestinien. » La rupture avec le Hamas a considérablement affaibli le Fatah, qui fut longtemps le chef de file incontesté du mouvement national palestinien et que l’Occident considère encore aujourd’hui comme la seule force politique palestinienne à même de conclure un accord de paix avec Israël.
Jibril Rajoub, l’un des possibles successeurs d’Abbas à la tête du Fatah, a déclaré que l’objectif du congrès était de revitaliser le parti, « premier pas vers la restauration de l’unité nationale et l’adoption d’une plateforme politique commune ». L’image du Fatah a été ternie par des affaires de corruption et par son incapacité à obtenir la création d’un État palestinien. Depuis la mort de son leader historique, Yasser Arafat, en 2004, le mouvement a perdu beaucoup de son prestige. Sa défaite aux législatives de 2006 face au Hamas et sa mise à l’écart à Gaza n’ont guère arrangé les choses. Face aux deux mille délégués réunis à Bethléem, Abbas a procédé à une sorte de mea-culpa : « Nous avons échoué dans notre tentative de faire avancer le processus de paix. Cela nous a affaiblis. Nous avons commis des erreurs et nous devons admettre que nous nous sommes mal comportés. » Il a également enjoint aux membres du Fatah de se tenir « plus proches des aspirations de leur peuple et de réactiver l’esprit du Fatah » et réaffirmé le droit des Palestiniens à user de différentes formes de résistance. Mais il a clairement laissé entendre qu’il fallait d’abord privilégier la désobéissance civile, comme à Bilin et à Naalin, deux villages de Cisjordanie où se multiplient les manifestations et les marches de protestation et qui sont devenus les symboles de la résistance pacifique à la construction du mur de séparation.
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