Gestion des crises… de palu

Victime d’un malaise en plein meeting, Alassane Ouattara a joué la transparence.

Publié le 11 août 2009 Lecture : 2 minutes.

« ADO s’écroule », « Un palu terrasse ADO », « ADO tombe en plein meeting ». Le malaise, le 3 août, du président du Rassemblement des républicains, Alassane Dramane Ouattara (ADO), a fait la une des journaux. L’incident s’est produit au stade de Gagnoa (Ouest), devant des dizaines de milliers de militants. Pendant près de dix minutes, son médecin lui a prodigué des soins. Il a pu se relever et s’adresser de nouveau à la foule. « Depuis hier, je faisais un palu. La direction de campagne avait proposé que je reporte ce meeting. Mais, au vu de votre mobilisation, je ne pouvais pas vous faire cela », a-t-il justifié.

Plus tard, au cours d’un point de presse, il est revenu sur l’incident, a reconnu son imprudence, avant d’annoncer la suspension de sa tournée. Mise au point, conférence de presse, le parti a joué la carte de la franchise ; même si, pendant l’incident, le service de sécurité s’en est pris aux journalistes pour empêcher toute prise de vue. Avant Ouattara, d’autres leaders politiques ont connu ce genre de « panne d’essence ». En tournée à Tiapoum, en janvier, Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), aurait eu un court malaise. « Ce n’était pas un malaise, il n’a fait que trébucher », avait assuré Maurice Kakou Guikahué, médecin et membre de la direction du PDCI.

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De nouveau, en juillet, le PDCI a dû démentir l’information selon laquelle Bédié aurait eu un malaise dans l’avion qui l’emmenait à Paris. L’ex-chef de l’État est apparu fatigué lors d’une conférence de presse dans son appartement, rue Beethoven. Mais, fatigués, les leaders politiques ivoiriens le sont tous. En avril, lors d’une rencontre avec le corps préfectoral à Yamoussoukro, le chef de l’État, Laurent Gbagbo, a quitté précipitamment la salle. Sans explication. Deux jours après, la présidence a démenti tout problème de santé. Un mois plus tard, une interview du docteur Christophe Blé, son médecin particulier, annoncée par le journal gouvernemental Fraternité Matin, a mystérieusement disparu des fichiers informatiques du quotidien.

Le 25 janvier 2007, à Syrte, le chef de l’État n’avait pu assister à l’ouverture du sommet de la Communauté des États sahélo-sahariens. Plus tard, il avait reconnu un « état de somnolence » dû à des sédatifs qu’il prenait contre une grippe. Il a expliqué avoir quitté la salle pour « aller dormir ». Rumeurs ou malaises avérés, il est difficile de se faire une idée de l’état de santé des hommes politiques, qui cachent leurs moments de faiblesse. Ouattara fait ici exception. « S’il a autant communiqué sur son malaise, c’est d’abord parce que c’était flagrant. Il s’est effondré devant 40 000 personnes ! Ensuite, les communicants du RDR ont, de toute évidence, réagi sous l’influence du cas de Nicolas Sarkozy », analyse un observateur. Le président français a été hospitalisé fin juillet pour un malaise vagal après un jogging en plein soleil.

Les trois principaux candidats à la présidentielle ne se ménagent pas. Ces derniers mois, Henri Konan Bédié, 75 ans, Alassane Ouattara, 67 ans, et Laurent Gbagbo, 64 ans, ont parcouru des milliers de kilomètres et enchaîné les meetings de précampagne. Des kilomètres qui n’usent pas que les souliers.

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