Tunisie : Karim Rejeb Sfar tire son épingle du jeu

Le vêtement intelligent ? C’est le créneau qu’a choisi le fondateur de New Body Line pour exister dans un secteur textile sinistré.

Karim Rejeb Sfar est diplômé de mécatronique textile à l’Institut supérieur industriel de Verviers. © Hichem

Karim Rejeb Sfar est diplômé de mécatronique textile à l’Institut supérieur industriel de Verviers. © Hichem

Publié le 14 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Quel est le point commun entre un boxer sans couture, un jean hydratant et un tee-shirt anti-ultraviolets ? Tous trois appartiennent à la catégorie des « vêtements intelligents », dont Karim Rejeb Sfar s’est fait une spécialité. Originaire de Mahdia, berceau du textile tunisien, ce quadra a créé sa société, New Body Line, en 2000. Dès le départ, l’innovation est une marque de fabrique : l’entreprise se lance dans la production de textile sans couture. « Avec le tricotage numérique, l’idée était de passer directement du fil au produit, sans coupe ni patron », explique l’industriel.

630 000 dinars, c’est le montant que New Body Line vient de lever sur la Bourse de Tunis

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L’autre originalité de l’usine tunisienne est d’être totalement intégrée. De la conception du style à l’emballage en passant par la recherche et développement, tout est fait à Mahdia. « Nos produits arrivent directement sur les étagères des clients », assure Karim Rejeb Sfar. Celio, Fulgar, Lytess… Plusieurs grandes marques étrangères font appel à New Body Line, qui compte 180 employés. De 2009 à 2012, le chiffre d’affaires est passé de 1,8 million à 6,4 millions de dinars (de 937 000 à 3,1 millions d’euros).

Labos

Karim Rejeb Sfar est diplômé de mécatronique textile à l’Institut supérieur industriel de Verviers (Belgique). Rentré au pays en 1997, il intègre alors le Centre technique du textile. « J’y ai profité en peu de temps d’une expérience diversifiée et polyvalente », reconnaît-il. Deux années durant, il travaille en laboratoire puis s’occupe des cahiers des charges et de la mise à niveau des sociétés. « Cela m’a permis de comprendre les points forts et les points faibles de beaucoup d’entreprises du secteur », estime-t-il. De quoi lui permettre, aussi, d’identifier un créneau prometteur dans un secteur sinistré : les textiles intelligents.

Début avril, Karim Rejeb Sfar a décidé de lancer New Body Line dans une augmentation de capital sur la Bourse de Tunis. Le montant reste modeste (630 000 dinars), mais il permettra d’enrichir la gamme de produits, d’embaucher des ingénieurs à très fortes compétences et de mieux répondre aux exigences élevées du contrôle qualité. L’offre a suscité beaucoup d’intérêt alors que, dans les labos de Mahdia, les ingénieurs sont déjà en train de plancher sur des polos aux huiles essentielles, des maillots de foot impossible à agripper ou des chaussettes à doigts traitant les problèmes de peau.

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