L’argent a pris la clef des champs

Publié le 10 août 2009 Lecture : 1 minute.

Près de cinquante personnes épinglées, un détournement de 700 millions de F CFA (1 million d’euros) et un système de corruption mis au jour : le rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac) camerounaise sur la gestion fantaisiste du Programme d’appui à la filière maïs contient tous les ingrédients d’un scandale. Transmis le 12 juillet à Jean Nkuete, ministre de l’Agriculture et vice-Premier ministre, il a été accidentellement rendu public le 4 août.

Ce jour-là, Bernard Njonga, leader du monde paysan et président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), parvient à se procurer le document. Immédiatement, il en dévoile le contenu lors d’une conférence de presse : quinze pages révélant qu’« une portion congrue seulement des ressources financières allouées à la subvention de la production de maïs […] est allée dans les champs ». En annexe, une liste de quarante-sept personnes « suspectées de détournement » avec, en tête, le nom de Paul Sikapin, coordonnateur national du programme, suivi de cadres du ministère de l’Agriculture.

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Les responsabilités se situent « à tous les niveaux de la chaîne d’encadrement » et dans les cinq régions du pays. Le rapport, très détaillé, précise par exemple que sur les quatre-vingt-dix-sept coopératives ayant fait l’objet de l’enquête, trente sont introuvables sur le terrain. Au total, près de 700 millions de F CFA, sur les 2 milliards débloqués par le gouvernement entre 2006 et 2008 pour aider les producteurs de maïs, ont été détournés.

Pour Njonga, les conclusions de l’enquête de la Conac sont une victoire. C’est son association qui, en 2008, avait dénoncé les malversations, et donné lieu au travail de la commission d’enquête. Cette dernière réclame l’ouverture d’une information judiciaire.

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