Algérie : les connexions de Nassim Kerdjoudj

Le fondateur de Net-Skills, une start-up de services informatiques et télécoms, est aussi vice-président du Forum des chefs d’entreprise. Malgré un contexte difficile pour les PME, il envisage une croissance de 30 % en 2013.

Avant de créer sa société, l’informaticien a travaillé pour Cegetel, IBM, Microsoft… © Louiza Ammi/JA

Avant de créer sa société, l’informaticien a travaillé pour Cegetel, IBM, Microsoft… © Louiza Ammi/JA

Publié le 16 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Nassim Kerdjoudj est un habitué des défis. Le PDG de Net-Skills avait déjà eu fort à faire en 2004 pour lancer ses activités. « Il y a beaucoup de similitudes entre courir un marathon et devenir un entrepreneur en Algérie : gestion de l’effort en continu, nécessité d’une force mentale autant que physique », explique ce passionné de course à pied.

En tant que vice-président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), c’est à un tout autre mur qu’il est confronté : « Nous ne sommes pas dans une logique de lobbying, mais de plaidoyer, car le terrain n’est pas favorable à la confrontation. Le secteur privé est une sorte d’enfant illégitime de l’économie en Algérie, il lui faudra du temps pour devenir un acteur reconnu par l’État », regrette-il, tout en admettant que la capacité d’écoute du nouveau gouvernement est plus importante.

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Mais il en faut plus pour décourager le dirigeant de 41 ans, qui affiche déjà un beau palmarès. Après l’obtention de son baccalauréat à Alger, il a étudié l’informatique et le management à Paris, et est resté douze ans en France, dont quatre chez Cegetel et autant chez IBM. Avant de fonder Net-Skills, il a également travaillé pour Microsoft. Une belle carte de visite dans le monde des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Essor

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Et les résultats suivent. Spécialisé dans les services d’ingénierie informatique et télécoms à destination des administrations et des entreprises, Net-Skills a réalisé un chiffre d’affaires de 495 millions de dinars (4,7 millions d’euros) en 2012. « Après deux années difficiles de transition, nous avons repris notre marche en avant. Nous envisageons une croissance de 30 % cette année », affirme Nassim Kerdjoudj. Les nombreuses affaires de corruption en Algérie, ainsi que le gel des investissements dans les télécoms causé par le conflit entre l’État et l’opérateur Djezzy, ont en effet créé un contexte difficile pour les PME des TIC.

Net-Skills a cependant profité de l’essor du secteur en devenant notamment le distributeur officiel de BlackBerry en Algérie et en multipliant les partenariats avec les plus grands noms de l’informatique tels que Cisco, IBM et Hewlett-Packard. Dès 2007, le patron a procédé à une première augmentation de capital pour le faire passer à 25 millions de dinars. « J’ai tenté le pari de la croissance par la taille. Nos bénéfices ont toujours été réinvestis depuis le début, afin d’avoir une dimension conforme à nos ambitions », explique le PDG.

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Le secteur privé est comme un enfant illégitime difficilement reconnu par l’État algérien.

Passage de relais

Fort de cette montée en puissance, Net-Skills accélère dans son activité télécoms, qui représente aujourd’hui 60 % de son chiffre d’affaires, contre 20 % au départ. « Depuis 2008, notre activité télécoms est en pleine croissance, tout en étant plus rentable que l’intégration classique. Nous sommes bien positionnés sur ce marché », reconnaît Nassim Kerdjoudj, qui prévoit de séparer les deux activités ce semestre.

En 2010, il a transformé son entreprise en société par actions via l’ouverture de 49 % du capital à des investisseurs privés algériens – le capital est alors porté à 100 millions de dinars -, avec comme actionnaire de référence Mohamed Laïd Benamor, dirigeant du groupe du même nom. Tant pour développer sa start-up que pour mener à bien ses missions au sein du FCE, Nassim Kerdjoudj peut aussi compter sur des administrateurs de poids, comme le président de l’organisation patronale, Réda Hamiani, qui apporte son expertise de vieux routier de l’économie algérienne. « Le passage de relais entre générations est en train de se faire », confirme Nassim Kerdjoudj, qui avait brigué la place de Réda Hamiani en 2011. La succession se préparerait-elle

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