Lettre ouverte au gouvernement de RD Congo

Publié le 11 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Premier ministre Patrice Lumumba n’est pas mort seul. Le 15 février 1961, à Bakwanga (actuelle Mbuji-Mayi, capitale de la province du Kasaï oriental), certains proches du leader nationaliste et d’autres combattants de l’indépendance du Congo-Kinshasa furent assassinés. Il s’agissait de Jean-Pierre Finant (gouverneur de la province Orientale), Christophe Muzungu (premier administrateur de la Sûreté nationale), Emmanuel Nzuzi (secrétaire de la jeunesse MNC/L), Jacques Fataki (commandant de la gendarmerie de la province Orientale), Camille Yangara (commissaire du district du Haut-Uele), Pierre Elengesa (conseiller spécial à la présidence du Conseil) et Joseph Mbuyi (ministre de la Classe moyenne).

Moins de trois mois après l’indépendance du Congo, proclamée le 30 juin 1960, un complot était ourdi contre Lumumba et ses collaborateurs. Le 14 septembre 1960, le chef d’état-major Mobutu Sese Seko neutralisait par la force le chef de l’État Joseph Kasavubu et le Premier ministre Lumumba pour mettre en place un gouvernement appelé Collège des commissaires généraux.

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Vers le 20 septembre, alors qu’on apprenait l’assassinat du ministre de la Classe moyenne Joseph Mbuyi, plusieurs collaborateurs de Lumumba furent arrêtés. Certains, dont Lumumba lui-même, furent transférés à Élisabethville (où ils furent exécutés le 17 janvier 1961) et d’autres, au nombre de six, à Bakwanga, où ils furent livrés à Albert Kalonji, un anti-lumumbiste. Torturés dès leur arrivée, ils furent ensuite exécutés à Kasengubu, au camp de gendarmerie du Sud-Kasaï, le 15 février 1961. Leurs corps furent ensuite enfouis dans une fosse commune.

Nommé en 2004 au gouvernement de transition en tant que ministre de la Culture et des Arts, Christophe Muzungu, membre du Sema, obtint de la présidence congolaise qu’elle donne les moyens au Sema de se rendre à Kasengubu pour localiser le lieu où se trouvent les corps des victimes nationalistes. Malheureusement, des habitations ont été construites sur ce site. La présidence a cependant promis de faire quelque chose en mémoire des disparus. Depuis, nous attendons.

Pour la paix – et parce que notre vœu le plus cher est que la mémoire de nos héros soit honorée –, nous demandons au gouvernement d’organiser à Kinshasa des obsèques dignes et justes pour nos martyrs. Pour que leurs enfants, leurs veuves, leurs familles, ainsi que tous les nationalistes et le parti Mouvement national congolais/Lumumba (MNC/L) puissent faire leur deuil.

Comité Sema (Service des enfants des martyrs), Paris, France

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