Le suisse TLC profite des découvertes africaines
Le groupe fondé en 2001 compte notamment sur les gisements d’Afrique de l’Est récemment mis au jour pour se développer. Il multiplie les implantations de bureaux sur le continent.
Il est des publicités dont les entreprises se passeraient bien. Accusé de corruption en 2007 pour un conteneur ouvert en zone douanière du port de Malabo sans la présence d’un représentant officiel, le groupe suisse Transportation & Logistic Consulting (TLC) a fait la une des journaux helvétiques, avant de voir son honneur restauré après deux ans de procédure judiciaire. Une expérience amère pour TLC, obligé d’assigner son client devant la Haute Cour de Londres pour récupérer les 150 000 euros d’amende versés aux services douaniers – « en cash », précise Philippe Masserey, directeur général.right;" title="Cliquez sur l'image." class="caption" />
C’est le genre d’histoire qui aurait pu donner des envies d’ailleurs au créateur de cette société familiale lancée en 2001. Sauf que « l’Afrique est dans notre ADN », sourit Philippe Masserey, qui a lui-même découvert le continent en 1984 pour le compte du transporteur Panalpina, d’abord au Gabon, puis en Angola et au Nigeria.
Son terrain de jeu en Afrique n’a depuis guère changé. Basé près de Nyon (Suisse), implanté à Houston (États-Unis) et à Aberdeen (Royaume-Uni), TLC est présent en Guinée équatoriale depuis 2003, puis a ouvert des bureaux en Angola, au Congo et au Gabon entre 2006 et 2008, avant de s’installer au Mozambique l’an dernier. « Nous disposons aussi d’agents au Nigeria et au Cameroun », complète Philippe Masserey. Spécialisé dans la logistique pour les compagnies pétrolières et gazières, le groupe opère en tant que transitaire, commissaire en douane et agent maritime.
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Tropisme
Le directeur général peut se féliciter de son tropisme africain, puisque le chiffre d’affaires de TLC, réalisé à 80 % avec des opérateurs pétroliers et des sociétés de services, a progressé de 45 % ces cinq dernières années pour s’établir à 16 millions d’euros en 2012. Afin de soutenir cette croissance, le groupe a dans le même temps triplé sa masse salariale, pour disposer aujourd’hui de 220 employés, dont 90 % d’Africains. Son carnet de clientèle plutôt fourni compte aussi bien de petits explorateurs sud-africains que les grandes majors comme Exxon, Chevron ou Total.
TLC regarde désormais avec insistance vers l’est du continent, à mesure que se multiplient les découvertes en Tanzanie, au Kenya, en Ouganda et au Soudan. « Nous avons un vrai savoir-faire à apporter dans une région qui s’ouvre aux activités pétrolières », estime Philippe Masserey, qui cherche à tisser des alliances le long de la côte orientale. Tout en gardant un oeil sur l’Angola, « pays phare du secteur sur le continent ».
Nouveaux business en perspective…
La fièvre des hydrocarbures gagne aujourd’hui l’ensemble du continent. Pendant que l’Angola grignote son retard face au Nigeria dans l’espoir de devenir à terme le premier producteur de pétrole africain, les compagnies internationales multiplient les investissements au Mozambique, en Tanzanie et au Kenya. Une nouvelle nappe offshore a également été identifiée de la Sierra Leone au Ghana, mais c’est encore au Maroc que le potentiel pourrait être le plus prometteur. Avec des réserves estimées – de manière très optimiste… – à près de 5 milliards de barils, le domaine pétrolier marocain attire actuellement une trentaine de juniors sur une superficie grande comme l’Espagne, alors que certains poids lourds comme Chevron et Total s’installent en propre dans le royaume. Les premiers forages d’exploration dans le sud du pays sont attendus pour 2014. Autant de nouvelles opportunités pour les sociétés de services comme TLC.
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