Vite, un check-up !
Membre correspondant de l’Académie française de médecine. Doyen honoraire de la faculté de médecine d’Abidjan.
La mort subite d’une personnalité – ou un malaise médiatisé, comme celui du président français, Nicolas Sarkozy, le 26 juillet dernier – amène toujours chez les médecins des consultants affolés : « Docteur, puis-je avoir un check-up complet [un bilan de santé, en français] ? » Ou encore : « Pouvez-vous me faire une prise de sang pour tout dépister ? », voire « un scanner du corps entier », « une épreuve d’effort sans pitié », etc. En général, ces demandes ne sont pas justifiées médicalement. D’où la question : quand et comment faut-il vraiment faire un bilan de santé (BS) ?
Le premier BS est celui que l’intéressé ne demande jamais puisqu’il est fait à sa naissance. En l’absence de maladies familiales (telles la drépanocytose) ou de risques particuliers (notamment VIH-sida et mongolisme), il ne nécessite qu’un bon examen clinique. Puis vient celui de la période scolaire (au plus tard vers 8-10 ans). Réalisé à l’école ou par le médecin de famille, ce BS est l’occasion de conseiller l’enfant et sa famille sur leurs conditions de vie et d’hygiène.
De 20 à 40 ans, les examens systématiques ne sont pas nécessaires, sauf pour les sportifs pratiquant plus de huit heures de sport par semaine. Au-delà de 40 ans, il est recommandé de faire un BS tous les dix ans (ou tous les cinq ans en cas de risque particulier). Le médecin peut ainsi déterminer des examens complémentaires adaptés à son patient. Si aucun problème particulier n’est décelé, de simples examens sanguins et urinaires permettent d’évaluer le risque artériel (cholestérol, triglycérides), l’état des plaquettes et des globules sanguins, le fonctionnement rénal (créatinine, urée) et le taux de sucre dans le sang. Une radiographie pulmonaire est également utile. Et, à partir de 50 ans, un électrocardiogramme est indispensable.
Le BS est-il utile ? Oui, à condition qu’un médecin non seulement le prescrive sur la base d’un examen préalable mais l’interprète ensuite une fois qu’il est réalisé. Toutefois, un BS normal peut ne pas révéler une lésion très discrète ou débutante. Et les consultants anxieux continueront de s’inquiéter de la moindre anomalie, tandis que les optimistes seront rassurés… et feront fi des conseils du médecin. Heureusement, il reste les sujets raisonnables… Comme vous ?
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