Courrier des lecteurs

Publié le 5 août 2009 Lecture : 4 minutes.

Quel président pour la Guinée-Bissau ?

– C’est un grand dilemme. Le nouveau président bissau-guinéen va-t-il pouvoir asseoir son autorité, faire respecter les institutions et dégraisser substantiellement une armée pléthorique pour en faire une armée républicaine digne de ce nom ? Va-t-il en finir avec la corruption, avec les détournements de deniers publics, avec les vols et autres forfaits commis à l’encontre d’un peuple démuni ? Aura-t-il assez d’aura et de crédibilité pour mériter la confiance des Bissau-Guinéens et de la communauté internationale de manière à remettre sur les rails une économie exsangue ? Quel gouvernement saura résoudre le problème de la santé publique : des hôpitaux sous-équipés, un manque d’hygiène criant, des cafards se disputant la couche des malades, des étagères à pharmacie désespérément vides ?

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Quel président pourra redonner espoir et courage à nos vaillants paysans, remettre de l’ordre dans une administration aussi absentéiste que sous-payée – quand elle est payée – et démanteler le réseau des narcotrafiquants étrangers et nationaux dangereusement implantés dans le pays ? Quel président pourra réformer la justice et la rendre indépendante, en finir avec le clanisme et gouverner avec les hommes qu’il faut à la place qu’il faut ? That’s the question !

Sans vouloir jeter le discrédit sur personne, il me paraît que Malam Bacai Sanha (PAIGC), avec son poids politique, son programme, sa connaissance des hommes et du terrain, son ouverture d’esprit et sa capacité de jugement, devrait pouvoir faire la différence si son parti lui laisse les mains libres pour s’entourer des bonnes compétences. L’élection de Malam pourrait alors donner à la Guinée-Bissau ses chances de survie.

Henri Labery, Dakar, Sénégal

Les riches en question

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– Je voudrais soulever deux questions concernant l’ensemble « Tout sur les riches » (J.A. n° 2528).

– Pourquoi les riches pensent-ils qu’il est adéquat de gâter leurs enfants comme ils le font ? Ne voient-ils pas que le résultat sera une génération incapable de surmonter les problèmes futurs ?

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– Pourquoi estiment-ils nécessaire d’étaler leur richesse d’une manière qui provoquera un jour la haine de la majorité de leurs compatriotes qui ne possèdent rien ou presque rien ?

Les jours des riches, comme ceux des Hummer, sont-ils comptés ?

Frank Stenner, Cuxhaven, Allemagne

Rideau de fer et corruption

– Je lis passionnément votre revue et le courrier des lecteurs. Le dernier m’inspire quelques réflexions. Le discours d’Obama à Accra comporte des mots justes et forts, à l’opposé de l’emphase méprisante de MM. Guaino et Sarkozy.

Un mot est incontournable : bonne gouvernance !

Or il me semble que l’Union africaine est un nouveau rideau de fer entre l’Afrique réelle et l’Afrique des dictateurs. On a l’impression que les dirigeants sont tétanisés par un possible effet domino (type ex-URSS et pays de l’Est).

On lit dans les colonnes de J.A. qu’un Bongo ou un Biya ont été ou sont à louer car ils ont maintenu des paix fragiles… Mais à quel prix ? Népotisme, ­corruption, misère de citoyens de pays riches… Il faudrait enfin que des pays comme le Ghana puissent montrer aux peuples d’Afrique que bonne gouvernance, cela signifie aussi un développement partagé des richesses. Alors, le domino des potentats corrompus s’effondrera comme naguère le rideau de fer !

Patrice Chevy, Garches, France

Jackson et Obama, même combat

– 2009, l’année de la mort de Michael Jackson, correspond curieusement et symboliquement à celle de l’installation de Barack Obama à la Maison Blanche.

On dirait que l’un a terminé sa mission pour céder la place à l’autre.

Après la disparition de Michel Jackson, ses chansons seront toujours écoutées avec délectation. De même que les messages de Barack Obama auront des effets bénéfiques longtemps après sa présidence.

Paul Nibasenge N’Kodia, Paris, France

Contre la burqa, la France a raison

– J’aimerais répondre au courrier intitulé « La France contre la burqa » (J.A. n° 2531). Son auteur, M. Diallo, de Saint-Louis, au Sénégal, a-t-il séjourné ou vécu en France pour se permettre d’émettre des critiques sur « les valeurs de la République » de ce pays et affirmer que ce dernier est « de plus en plus hostile à la différence » ? Je suis française, mais j’ai aussi le plaisir de vivre quatre mois par an au Sénégal. J’éprouve le même sentiment de malaise dans ce pays ou dans le mien à la vue d’une femme enfermée dans une burqa dont le but est de la protéger des regards. Eh bien, les regards qui se posent sur elle sont lourds de désapprobation.

Je ne suis pas une exception. Un dicton dit : « La liberté s’arrête quand elle devient une gêne pour autrui. » Légiférer est donc, dans certains cas, nécessaire. Quand on vient vivre dans un pays d’accueil, il est indispensable d’associer droits et devoirs, au lieu de chercher à imposer sa propre loi. En France, la liberté de culte existe, les lieux de culte se multiplient, les pratiquants de l’« islam noir », donc celui du Sénégal, n’adhèrent pas forcément à un islam plus radical. Ils sont libres de leur choix.

Le « choc des civilisations » dont parle M. Diallo ne peut pas faire plus de dégâts que les confrontations de mentalités fortement ancrées dans les coutumes et les traditions avec celles qui aspirent au libre arbitre. Et puis, pourquoi citer en exemple le passage du discours d’Obama au Caire ? Certains pays occidentaux, comme la France, ne partagent pas la même vision du monde que les États-Unis, mais œuvrent aussi pour la paix mondiale.

Madame Baron, Les Clayes-sous-Bois, France

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