Libreville au rythme hip-hop

Reporté à cause du décès d’Omar Bongo, le festival Gabao, prévu initialement mi-juin, se tiendra finalement du 13 au 15 août. Malgré certains désistements.

Publié le 5 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Deux mois. C’est le temps qu’il aura fallu à l’équipe de Gabao, autour de Jules Taguiawa, pour réorganiser cette septième édition, prévue du 11 au 14 juin mais reportée après le décès du président Omar Bongo, trois jours seulement avant l’ouverture du festival. Si les têtes d’affiche seront bien là, c’est pourtant une version allégée qui sera proposée du 13 au 15 août. « Les artistes en résidence étaient déjà ici lorsque nous avons dû annuler. Et nous n’avons pas les moyens de les faire venir une seconde fois », explique l’organisateur, qui souligne l’importance des partenaires privés, comme l’opérateur de téléphonie Zain, qui apportent 60 % du budget de près de 230 000 euros. Un budget largement inférieur à celui de 2008 (– 30 %).

Pour autant, c’est un aperçu complet du rap d’Afrique centrale que propose le festival, auparavant intitulé Gabao Hip-Hop, qui s’ouvre cette année à d’autres esthétiques, avec notamment le groupe du bassiste camerounais Richard Bona. Une dimension régionale qui se manifeste tout au long de l’année, avec des concerts « tremplin » organisés dans sept pays de la sous-région (Cameroun, Gabon, Tchad, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale). Les groupes sélectionnés se produisent ensuite pendant le festival, et l’un d’entre eux recevra le prix Gabao décerné par un jury de professionnels. Avant de participer en tant qu’artistes invités à la prochaine tournée de sélection dans les Instituts français des sept pays, en décembre. 

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Art urbain

S’il ne se cantonne plus au hip-hop, Gabao œuvre depuis ses débuts à la reconnaissance de ce mouvement. Un art urbain et facile d’accès qui séduit la jeunesse du continent, et lui donne une opportunité de prendre la parole, à l’image du Centrafricain Top Oubanguien, sélectionné cette année. « Je rappe, dit-il, pour rassembler des gens autour d’un projet d’avenir meilleur, pour faire passer des idées et en contrecarrer d’autres. »

« Ma participation l’an dernier m’a permis de diffuser mon disque dans plusieurs pays, indique pour sa part le Tchadien Sultan. C’est un tremplin qui nous permet de mieux appréhender notre métier et de discuter des problèmes de la jeunesse africaine. Nous chantons pour ceux à qui on ne donne pas la parole. » Au-delà, conclut Jules Taguiawa, « les artistes que nous accueillons vivent pour certains dans des pays enclavés, instables politiquement et touchés par la guerre, où il n’existe pas de tribune d’expression en dehors des institutions culturelles françaises, et où rien ne se fait pour l’épanouissement de la jeunesse ». Aux artistes et au public de ces pays-là, Gabao apporte une fenêtre sur le monde.

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