La BOA fait feu de tout bois

Création d’une banque en RD Congo, nouvelle cotation à la BRVM, augmentation du capital, doublement des créations d’agences… le groupe Bank of Africa, porté par BMCE Bank, se déploie tous azimuts.

Publié le 5 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Rue de la Paix, à Paris, fin juillet. Malgré la chaleur accablante qui fait tourner la clim, les bureaux du groupe Bank of Africa (BOA), entre cartons à déballer et nouveaux aménagements, ont déjà des airs de rentrée. De passage en France, Paul Derreumaux déroule avec calme les performances de l’institution qu’il préside : « en progression de près de 25 % en 2008, le total de bilan a franchi pour la première fois le cap des 2 milliards d’euros consolidés, à 2,3 milliards ».

Autres précisions (le rapport annuel 2008 sera publié fin août) : les dépôts ont augmenté de 20 % et les crédits de 25 % l’an passé. Et si la marge nette bancaire grimpe de 11 %, le bénéfice net s’envole de plus de 55 % et passe la barre des 50 millions d’euros (54,6 millions). « Nos résultats tranchent avec tout ce qui se passe au plan mondial », se réjouit Paul Derreumaux. En 2009, le groupe né au Mali en 1982 poursuit sa progression avec un doublement des créations d’agences, passant de 35 ouvertures en 2008 à plus de 60 cette année. Et après un exercice 2008 de consolidation, le groupe BOA repart à l’attaque. Début juillet, il a déposé une demande d’agrément pour créer une banque en RD Congo, dont le lancement est prévu d’ici la fin 2009. Dotée d’un capital de 10 millions de dollars, BOA RDC bénéficiera de l’appui de Proparco et de son équivalent belge BIO, qui détiendront chacun 20 % du capital. L’équilibre financier du nouvel établissement est prévu dès la troisième année. « L’investissement est stratégique », assure Paul Derreumaux. La nouvelle filiale sera un trait d’union entre les implantations ouest-africaines traditionnelles et les nouvelles bases à l’Est (Kenya, Tanzanie…). 

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Appel aux actionnaires

« Notre développement s’inscrit dans notre stratégie d’expansion continentale amorcée en 2004, bien avant la grande offensive les banques du Maroc et du Nigeria », précise-t-il. Devenue la tête de pont de BMCE Bank au sud du Sahara depuis la fin 2007, le groupe profite de l’appui de son actionnaire marocain pour financer ses ambitions tout en conservant la maîtrise opérationnelle des activités. Fin 2008, les fonds propres consolidés du groupe ont grimpé de 56 %, à 230 millions d’euros, grâce notamment à une augmentation de capital souscrite par BMCE Bank, qui détient 42,5 % du capital, et apporte pour l’instant son savoir-faire en matière commerciale et marketing.

Mais déjà, une nouvelle augmentation de capital se profile pour la fin 2009 ou le début 2010. Elle doit doubler dans les trois ans le capital social du holding, cette fois, qui est de 40 millions d’euros. Une nouvelle opportunité pour BMCE Bank de grimper dans le capital d’un groupe qui compte une centaine d’actionnaires ? D’ici là, en tout cas, le groupe se sera déployé dans trois ou quatre nouveaux pays. « Seuls les acteurs avec une volonté régionale ou continentale survivront », affirme Paul Derreumaux.

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