3 questions à Christian Folly-Kossi
Secrétaire général de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa)
Jeune Afrique : Comment expliquez-vous ce dynamisme des transporteurs aériens d’Afrique de l’Est ?
Christian Folly-Kossi : En moyenne, cette région du continent se développe plus rapidement que l’Afrique de l’Ouest. Le transport aérien étant en corrélation directe avec la croissance macroéconomique, il est normal que son essor y soit plus remarquable. Ensuite, l’industrie du tourisme en Afrique de l’Est, structurée et prospère, contribue à ce dynamisme. Le Kenya, par exemple, reçoit 2 millions de touristes par an contre quelque 200 000 pour le Sénégal. Par ailleurs, les deux compagnies d’Afrique de l’Est jouissent d’une autonomie complète de gestion, source de stabilité et de grande performance, et ne sont jugées que sur les résultats, en dehors de toute considération politique.
La croissance de Kenya Airways affaiblit-elle celle d’Ethiopian Airlines ?
Il n’en est rien, bien que les deux compagnies opèrent à partir de deux plates-formes principales distantes d’à peine deux heures de vol l’une de l’autre. En réalité, la concurrence entre les deux compagnies ne porte guère sur leurs marchés naturels. Elle se déroule dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, où chacune des deux compagnies s’évertue à prendre le maximum de passagers intercontinentaux en l’absence de compagnies locales performantes. En quinze ans, Kenya Airways a ainsi atteint un niveau comparable à celui d’Ethiopian Airlines, sans que la progression de cette dernière n’en ait jamais été affectée.
Où en est la libéralisation de l’espace aérien africain, chère aux compagnies aériennes du continent ?
Les plaintes incessantes de l’Afraa sur la non-application de la Décision de Yamoussoukro par les États ont finalement fait progresser la libéralisation du ciel africain pour les compagnies aériennes du continent. Grâce à cette avancée, Ethiopian Airlines et Kenya Airways desservent plus d’une trentaine de destinations en Afrique, suivies de près par Royal Air Maroc, Afriqiyah et South African Airways. Mais, cela dit, l’ouverture n’est jamais ni automatique ni totale comme le prévoient les termes de la Décision de Yamoussoukro. Les aviations civiles continuent de la négocier et imposent parfois des restrictions sur le nombre de vols autorisés.
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