Chavez contre les centurions

Lutte au couteau entre le chef de la « révolution bolivarienne » et les militaires honduriens qui ont renversé le président Manuel Zelaya, son allié.

ProfilAuteur_JeanMichelAubriet

Publié le 4 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Dans la partie d’échecs engagée à l’échelle de l’Amérique latine entre la gauche radicale conduite par le tonitruant Vénézuélien Hugo Chávez et la droite plus ou moins extrême, cette dernière, en difficulté depuis plusieurs années, a marqué un point, le 28 juin, avec le renversement par l’armée du président hondurien Manuel Zelaya. Reste à savoir si ce coup hasardeux ne risque pas de se retourner contre elle.

C’est la volonté, très « chavézienne », de Zelaya de soumettre à référendum un projet de modification de la Constitution destiné à lui permettre de briguer un nouveau mandat qui a déclenché la fureur de l’armée, des milieux d’affaires, de la hiérarchie de l’Église catholique et des évangéliques.

la suite après cette publicité

Aujourd’hui en exil, le président déchu a promis à plusieurs reprises de rentrer dans son pays à la tête d’« une foule » qu’il promet de rassembler dans plusieurs pays de la région. Roberto Micheletti, son successeur de facto, a fait savoir qu’il serait immédiatement arrêté s’il tentait de franchir la frontière. Chargé d’une médiation, le président costaricain Oscar Arias, Prix Nobel de la paix 1987, a suggéré de mettre en place jusqu’à la fin du mandat présidentiel en cours, en 2010, un gouvernement « de réconciliation » présidé par Zelaya. Refus catégorique des militaires honduriens. Aussitôt après le golpe (« putsch »), les ambassadeurs « bolivariens » (Venezuela, Bolivie, Équateur, Nicaragua) ont quitté Tegucigalpa, tandis que Chávez menaçait de recourir à la force pour restaurer le président légitime dans ses fonctions.

Le 21 juillet, poursuite de l’escalade. Les putschistes ont donné soixante-douze heures au personnel diplomatique vénézuélien pour quitter le pays. Mais le chargé d’affaires Uriel Vargas a annoncé son intention de ne point obéir à cet ordre d’expulsion émanant d’un gouvernement « illégal ». À Caracas, la décision hondurienne est jugée « absurde ». Une mesure de réciprocité est inévitable. 

CONDAMNATION AMÉRICAINE

Mais la grande nouveauté, c’est l’attitude de la « communauté internationale » et, singulièrement, des États-Unis, longtemps soutien indéfectible des centurions latino-américains. L’administration Obama a dénoncé le putsch sans ambiguïté. Elle plaide pour une « solution négociée », menace de geler son aide et d’imposer au Honduras des sanctions diplomatiques. L’aide militaire a d’ores et déjà été suspendue.

la suite après cette publicité

L’Union européenne est sur la même longueur d’onde. Elle a réduit au minimum ses contacts politiques avec la junte et, le 25 juillet, suspendu son aide budgétaire (65,5 millions d’euros), tout en maintenant son aide humanitaire.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Tous contre le putsch

Contenus partenaires