Un rapport qui fâche

Élaboré par des chercheurs indépendants, le document publié par le Pnud insiste sur la « sécurité humaine ».

Publié le 4 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Deux Arabes sur cinq vivent dans la pauvreté et un sur dix souffre de malnutrition… Dans une région où le revenu annuel par habitant varie de 1 000 dollars en Mauritanie à plus de 80 000 au Qatar, les inégalités sont criantes. C’est un des thèmes abordés dans le nouveau rapport sur le développement arabe publié le 21 juillet, à Beyrouth, par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud)*.

Cinquième du genre – la première parution remonte à juillet 2002 –, ce document édité sous l’égide du Pnud ne reflète ni la position de ce dernier, ni celle de l’ONU, institution tenue par une obligation de réserve. Élaboré par des chercheurs indépendants – la plupart d’origine arabe –, bénéficiant de la contribution d’une centaine d’intellectuels et d’experts, il s’appuie sur les témoignages de représentants de la société civile et sur des sondages d’opinion. Son contenu dérange parce qu’il ne caresse pas les régimes en place dans le sens du poil. D’où l’irrégularité de ses parutions par manque de moyens. Le précédent rapport (2005) était sorti en décembre 2006. Il a fallu trois ans pour préparer l’édition 2009. Sa publication n’en est que plus courageuse.

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« Dans les pays arabes, un manque généralisé de sécurité humaine s’oppose au développement », constate l’ancienne journaliste yéménite Amat Al Alim Alsoswa, directrice du Bureau régional du Pnud. « On tend à concevoir la sécurité en termes militaires ou étatiques. Mais la sécurité des personnes est menacée non seulement par les conflits et les troubles civils, mais également par la dégradation de l’environnement, la discrimination, le chômage, la pauvreté et la faim. La seule façon de permettre aux populations des États arabes de réaliser des progrès en matière de développement humain consiste à attaquer ces facteurs d’insécurité à leur source », affirme-t-elle.

Les auteurs du rapport redéfinissent donc la notion de sécurité humaine, qui n’est pas uniquement une question de survie immédiate, mais dépend aussi de la satisfaction de besoins fondamentaux, tels que l’accès à l’eau, et de facteurs déterminant la qualité de la vie, y compris les libertés politiques et religieuses, les droits de l’homme, les relations hommes-femmes, le respect de la loi… Les citoyens ordinaires sont souvent victimes des abus du pouvoir politique, mais aussi des institutions sociales, judiciaires et économiques censées les défendre ou les protéger. Ils font également les frais de la concurrence entre clans pour accéder au pouvoir et aux ressources économiques.  

* Défis en matière de sécurité humaine dans les pays arabes, Pnud, 288 pages,. Version en anglais et en arabe gratuite sur le site www.arab-hdr.org

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