Le parti surveille sa ligne
Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-deux ans, devrait remettre son mandat en jeu en 2010. Pour la dernière fois. À moins que, comme l’ont suggéré quelques participants au congrès de son parti, une modification de la Constitution lui permette de rempiler. Le nombre de mandats est, depuis 2000, limité à deux. Pour le moment, il s’agit d’un ballon d’essai, lancé alors que la formation présidentielle est secouée par une crise interne. Un mois après le départ de six membres du Bureau national en raison de « dérives autoritaires et sectaires », le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a suspendu le 17 juillet son premier vice-président, Salif Diallo. Il lui est reproché d’avoir tenu des propos hors de la ligne du parti dans une interview au quotidien L’Observateur Paalga.
Éloigné de Ouagadougou, où il a été ministre pendant dix-huit ans et surtout numéro deux officieux du régime, Salif Diallo est depuis près d’un an ambassadeur à Vienne. Fidèle serviteur du chef de l’État, il n’avait jamais auparavant critiqué ouvertement le régime. Il a cette fois préconisé un « nouveau départ institutionnel », avec dissolution de l’Assemblée nationale, mise en place d’un gouvernement d’union nationale, instauration d’un régime parlementaire et élections anticipées. Il veut, dit-il éviter une « patrimonialisation » de l’État.
Auditionné à plusieurs reprises par le parti, Salif Diallo n’est pas revenu sur ses propos. Sa suspension a été confirmée lors du congrès qui s’est achevé le 25 juillet. Il a échappé à l’exclusion et la porte du CDP n’est pas définitivement close. « Personne n’est indispensable, souligne cependant Rock Marc Christian Kaboré, président de l’Assemblée nationale et président du parti. Jusque-là, il demeure l’un des nôtres et il peut le rester… s’il le désire. Pour cela, nous attendons sa vraie autocritique. »
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