Abidjan et sa jeunesse détiennet la clé du scrutin

Publié le 4 août 2009 Lecture : 2 minutes.

« Avant, c’est le vote de la campagne qui influait sur le vote de la ville. Aujourd’hui, c’est le vote de la ville qui guide celui du village », explique un proche du président Gbagbo. Pour gagner la présidentielle, les candidats doivent gagner les faveurs de la capitale économique. La bataille d’Abidjan – près de 2 millions de votants recensés sur un peu plus de 6,5 millions, soit 1 électeur sur 3 – sera déterminante.

Lors des municipales de mars 2001, les trois grands partis se sont partagé l’électorat de la ville – FPI (33,5 %), RDR (29 %) et PDCI (23 %) – et ses dix circonscriptions. Le RDR avait remporté les grands quartiers populaires d’Adjamé et d’Abobo, le FPI avait gagné Yopougon, fief bété, Marcory et Cocody. Quant au PDCI, il avait raflé les communes de Port-Bouët, Attécoubé, Koumassi, Treichville et Plateau.

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Donnée nouvelle du prochain scrutin : on parle d’une part très importante de nouveaux inscrits par rapport à la liste électorale de la présidentielle de 2000. Le jour du vote, 50 % de l’électorat devrait avoir moins de 35 ans, pour beaucoup ce sera une première. Des électeurs tout neufs et autant de voix à conquérir. L’opération séduction de la jeunesse a donc débuté. Aux avant-postes du camp présidentiel, l’inévitable Charles Blé Goudé, en campagne permanente pour le chef de l’État, et, en orbite, Stéphane Kipré, 29 ans, gendre de Gbagbo et président de l’Union des nouvelles générations. Les deux autres grands favoris, Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié, ont également leurs représentants de la jeune génération, respectivement Yayoro Karamoko pour le RDR et Bertin Konan Kouadio pour le PDCI, très actifs sur le terrain. Le RDR mise beaucoup sur l’Internet, la vidéo et autres supports « jeunes » pour conquérir cette frange de l’électorat.

Pour les analystes, le vote « tribal » a tendance à s’éroder dans les grandes villes avec l’urbanisation, le brassage des populations et la mixité des couples. Impossible donc d’appliquer ici la grille de lecture qui attribue aux électeurs des intentions de vote selon leurs patronymes. Elle continue naturellement à jouer un rôle. Mais, à Abidjan, se développe un vote « moderne », intercommunautaire, que les analystes ont encore bien du mal à décrypter et qui, le 29 novembre, pourrait réserver quelques surprises.

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