Petits tracas chez Mugabe

De séjour en Afrique du Sud [voir Courrier des lecteurs n° 2532, NDLR], j’ai voulu prolonger mon périple au Zimbabwe. Peine perdue ! Bien que tunisien – mais la Tunisie ne possède pas de représentation diplomatique du Zimbabwe –, il me fallait quand même un visa. Lequel ne peut absolument pas s’obtenir sur place. À mon arrivée à l’aéroport, je suis expulsé et refoulé manu militari !

Les seuls étrangers, ou presque, qui peuvent obtenir le sésame sur place, moyennant 30 dollars américains, sont les ressortissants de l’espace Schengen, des États-Unis, du Royaume-Uni… C’est-à-dire, paradoxalement, ceux dont les pays mènent la vie dure à Mugabe en l’accusant de tous les maux et en lui imposant embargo sur embargo ! Cette attitude du Zimbabwe envers les ressortissants maghrébins et africains m’étonne, m’indigne et me fait honte ! D’autant plus que Mugabe s’érige en nationaliste, en africaniste et en nègre digne ! Qu’en pense l’Union africaine (UA) ? Qu’en pense son président actuel, le « Guide » Mouammar Kadhafi, qui est de plus « roi des rois traditionnels d’Afrique » ?

Au lieu de n’être qu’une rencontre mondaine entre chefs d’État, l’UA ne devrait-elle pas s’intéresser aussi aux soucis quotidiens du petit peuple africain qu’on empêche de se déplacer dans l’espace naturel de son continent ? En téléphonant à l’ambassade du Zimbabwe à Paris, j’ai eu la solution à mon problème grâce à une dame à la voix charmante : je devais déposer ma demande de visa et 70 euros « SVP » auprès de l’ambassade du Zimbabwe à… Tripoli, la plus proche pour moi, avec une durée d’attente d’environ sept jours ! Merci Madame… Et à bon entendeur, salut !

Dr Samir Doghri, Mossel Bay, Afrique du Sud

PS : L’Afrique du Sud aujourd’hui des Éditions du Jaguar est plus qu’édifiant, un bijou ! Très éducatif et très informatif ! Pour mon voyage, il m’a été d’un grand recours. Merci.