Badaudage

Fouad Laroui © DR

Publié le 28 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

Mosaïques ternies, d’Abdelkader Chatt, publié en 1932, est le premier roman écrit par un Marocain en français. Page 60 (de la réédition de 1990), on trouve cette expression, à propos de Tangéroises marchant dans la rue : « ce véritable voyage qu’est leur badaudage à travers les rues ». « Badaudage » se trouve dans Littré, avec une citation tirée de la Satire Ménippée. On le trouve aussi dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694) avec comme exemple : « Tout ce que disent ces gens-là n’est que badaudage. » Ici, le sens est un peu différent : le badaudage, c’est la façon dont les badauds parlent.

Et puis le mot a plus ou moins disparu. C’est ainsi : une langue est dite vivante quand les mots peuvent mourir. Paradoxe !

la suite après cette publicité

Mais ces mots défunts, peut-on les ressusciter ? C’est ce que tente de faire l’Office de la langue française, qui propose « badaudage » pour désigner l’action de « lire les messages qui circulent dans les forums de discussion auxquels on est inscrit, sans jamais y participer ». Ça vous arrive ? Dites alors fièrement autour de vous : « Je suis un(e) adepte du badaudage. » Si nous sommes des milliers à dire et redire cela, le mot « prendra » peut-être.

Badauder sans quitter sa chambre, sans même bouger… Voilà qui aurait bien étonné Littré, sans parler des académiciens de 1694 !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires